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COP27 : la Suisse n'est pas une si bonne élève sur les émissions de CO2

La Suisse est l'un des pays qui consomment le plus d'énergie, d'électronique, de vêtements, de voyages, de grosses voitures en Europe. 

Article rédigé par franceinfo - Jérémie Lanche
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Des voitures passent sur le pont du Mont-Blanc, sur le canton de Genève en Suisse, Genève, le 5 janvier 2022. (VINCENT ISORE / MAXPPP)

Ceux qui suivent la COP27 le savent, un petit pays n'est pas forcément un petit pollueur. En Europe, la Suisse est parfois présentée comme un pays soucieux de la protection de l'environnement, pourtant elle est loin d'être la meilleure élève.

Si on poursuit la métaphore scolaire, on pourrait dire que la Suisse est dans un très bon établissement. Mais en classe, elle est plutôt assise à côté du radiateur. Sur le papier, la Suisse est responsable de seulement 0,1% des émissions mondiales de CO2. Cela est dû en partie aux nombreux barrages hydrauliques. Cela est également dû au réseau ferroviaire particulièrement prisé des Suisses. Mais le tableau se noircit très vite quand on prend en compte les émissions importées. La Suisse est l'un des pays les plus riches d'Europe. Donc l'un de ceux qui consomment le plus d'énergie, d'électronique, de vêtements, de voyages, de grosses voitures. Si on ajoute les émissions de la place financière suisse, qui négocie une bonne partie des énergies fossiles mondiales, le pays passe alors de 0,1% des émissions mondiales à 3%.

La Suisse contribue à la réduction des gaz à effets de serre... à l'étranger 


Pour respecter l'Accord de Paris, qui prévoit de contenir "l'élévation de la température moyenne de la planète nettement en dessous de 2 °C", la Suisse a multiplié les accords avec des pays comme le Sénégal, le Maroc ou le Pérou pour financer des projets de réduction de gaz à effet de serre sur leur sol. Puis elle intègre les résultats dans son bilan carbone.

La stratégie est vivement critiquée par les organisations de défense de l’environnement. Elles craignent que cela n'incite d'autres pays riches à payer là-bas plutôt que de réduire ici les émissions. Pour en revenir à l'image du début, cela revient à dire que la Suisse donne son goûter à son camarade de classe pour qu'il fasse ses devoirs à sa place.
 

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