Covid-19 : Israël, le champion du monde de la vaccination
Début janvier, le pays a vacciné la plus grande partie de sa population contre le Covid-19, loin devant les États-Unis ou la Russie.
Israël a lancé sa campagne de vaccination contre le Covid-19 très tôt, dès le 19 décembre. Les autorités assurent aujourd'hui tenir le rythme de 150 000 personnes vaccinées par jour. L'objectif est que d'ici la fin du mois de janvier, deux millions de personnes aient reçu leurs deux doses, soit quasiment un cinquième de la population. Malgré le rebond épidémique qui l'a conduit à se confiner pour la troisième fois le 27 décembre, Israël est le pays qui a vacciné la plus grande partie de sa population, loin devant les États-Unis ou la Russie. L'État hébreu espère être l’un des premiers à atteindre l’immunité collective.
Une anticipation dans l'achat des vaccins
Les vaccins ont été massivement pré-achetés par l'État avant même la fin des tests cliniques. Il s'agissait d'un pari mais le meilleur moyen, en cas de succès, d'être au premier rang au moment de la livraison des doses. Le pays a ainsi sécurisé très tôt 8 millions de doses auprès du laboratoire Pfizer.
Israël n'était pourtant pas en avance dans la signature d'un accord. Il a accepté de payer le prix fort pour être livré rapidement : 25 euros par dose selon les médias locaux. Un montant supérieur de 40% environ à ceux négociés par les États-Unis et l'Union européenne.
Une organisation réussie
Israël vaccine quasiment 24 heures sur 24, sept jours sur sept, même le shabbat. Il est possible de se faire vacciner dans les hôpitaux, les cliniques, dans des gymnases ou sous des tentes.
6. #Israël met en place des vaccinodromes via ses caisses de sécurité sociale, qui fonctionnent 7/7. Comme ce vaccinodrome installé place Yitzhak Rabin à Tel-Aviv, qui accueille 20 postes de #vaccination en même tempspic.twitter.com/dvRKkAAFTg
— Frédérique Schillo (@FredSchillo) January 3, 2021
Il y a plus de 300 points différents à travers le pays, où l'on peut parfois se présenter sans rendez-vous. Tout est informatisé. De plus, il s'agit d'un pays de 9 millions d’habitants seulement sur un territoire 25 fois moins grand que celui de la France, tout va forcément plus vite.
L'exécutif montre l'exemple
Au premier jour de la campagne,BenyaminNetanyahou, 71 ans, a montré l'exemple : il a lui-même reçu sa première injection en direct devant les caméras.
FLASH - Benyamin #Netanyahu, Premier ministre israélien, s'est fait vacciner contre la #COVID19 en direct à la télévision. Il veut "donner l'exemple" et désire "encourager la population". #Israël a commandé 14M de doses de vaccins #Pfizer et #Moderna.pic.twitter.com/U8hmrHIfEv
— Mediavenir (@Mediavenir) December 19, 2020
Le Premier ministre ne cesse depuis de vanter l'organisation de son pays : "Nous explosons tous les records. Nous sommes en avance sur tout le monde." Un mantra positif qui a même des répercussions positives sur le monde économique.
L'incitation est permanente, des publicités incitant à la vaccination et dénonçant les théories anti-vaccins ont fleuri dans les médias et les caisses d'assurance maladie ont encouragé les nouveaux vaccinés à partager une photo sur les réseaux sociaux.
Une campagne politique en mars
Le 23 mars 2021, le pays va connaître ses quatrièmes élections en deux ans. La coalition au pouvoir n'a pas tenu le choc face à l'épidémie. Benyamin Nétanyahou est évidemment en campagne pour sa réélection. Sortir de la crise sanitaire au printemps tomberait pile poil pour faire oublier à la fois son procès pour corruption et la situation désastreuse de ces derniers mois.
Le coup d’envoi de la plus courte campagne électorale qu’aura connu Israël, la quatrième en moins de deux ans, est donné. Les élections auront lieu dans exactement quatre-vingt-dix jours, le 23 mars 2021. https://t.co/ZUHunuRRA4 pic.twitter.com/aoAAxJfIs3
— Courrier inter (@courrierinter) December 23, 2020
En décembre, Israël affichait encore les pires taux de contamination rapportés au nombre d'habitants. Les ultra-orthodoxes notamment ont été montrés du doigt pour leur non-respect des règles de confinement et de distanciation sociale. Ils ont représenté jusqu'à 40% des malades dans le pays (alors qu'ils ne pèsent que pour 15% de la population), c'est aussi un défi aujourd'hui de les convaincre de se faire vacciner.
Une gestion du risque de pénurie
Vacciner à marche forcée présente des risques. Le pays aura-t-il suffisamment de doses dans les temps requis ? Ces derniers jours le rythme des vaccinations s'est ralenti, pour que les personnes qui ont reçu une première dose soient sûres d'avoir la deuxième, trois semaines plus tard.
Face aux risques de rupture de stock les autorités se sont d'ailleurs empressées d'approuver le deuxième vaccin qu'elles avaient pré-acheté : celui de Moderna. L'annonce a été rendue publique lundi 4 janvier. Le laboratoire va fournir dans le courant du mois 6 millions de doses supplémentaires à Israël qui devient le premier pays à donner son feu vert à Moderna en dehors de l'Amérique du Nord. De quoi tenir sa stratégie. Et étendre la vaccination aux Palestiniens de Cisjordanie et de la bande de Gaza ?... Cela n'est pas à l'ordre du jour.
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