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Divorce de Georgia Meloni : le feuilleton politico-amoureux qui passionne l'Italie

La séparation de la présidente du Conseil, Giorgia Meloni, mêle amour, trahison et politique.
Article rédigé par Isabelle Labeyrie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Giorgia Meloni et Andrea Giambruno. (ANDREAS SOLARO / AFP)

Ce feuilleton suivi par toute l'Italie se joue dans la vraie vie. Dans l'épisode 1, le compagnon de Giorgia Meloni, Andrea Giambruno, animateur de l'émission Diario del Giorno sur une chaîne privée (Rete4), se rend coupable d'un dérapage particulièrement sexiste et graveleux, alors qu'il avait déjà été critiqué pour quelques sorties de route.

Hors plateau, dans une conversation assez vulgaire émaillée de gloussements et de rires, il propose un "plan à trois" (voire à quatre) à l'une de ses collègues et lui demande s'il peut "se toucher le paquet pendant qu'il lui parle".

Ses propos, filmés à son insu, font le bonheur d'une émission satirique très populaire sur une autre chaîne du même groupe - Mediaset, propriété des Berlusconi. La chaîne les diffuse alors dans la semaine, avec force commentaires. 

Une rupture annoncée sur les réseaux sociaux

Épisode 2 : Giorgia Meloni officialise sa rupture en publiant, vendredi 20 octobre sur les réseaux sociaux, un selfie souriant du couple et de leur fille qui remonte à quelques années. Elle écrit : "Ma relation avec Andrea Giambruno, qui a duré presque dix ans, est terminée (…). Nos chemins se sont éloignés depuis un certain temps, le moment est arrivé d’en prendre acte".

Un complot politique ?

Épisode 3 : cette histoire devient une affaire politique. Depuis l'ère Berlusconi, la télévision italienne n'est plus un espace d'expression publique mais une arme politique. Certains se demandent aujourd'hui qui avait intérêt à faire fuiter le comportement scabreux d'Andrea Giambruno, et surtout à mettre en difficulté la présidente du conseil, qui l'an dernier s'était opposée à Silvio Berlusconi au moment de former son gouvernement.

Giorgia Meloni a d'ailleurs fait cette allusion dans son post de vendredi : "Que tous ceux qui cherchent à m’affaiblir en s’attaquant à ma famille sachent que même si la goutte espère creuser la pierre, la pierre reste pierre et la goutte est seulement de l’eau."

Sa coalition fait bloc pour la défendre

La présidente du Conseil semble bel et bien déstabilisée par cette affaire. Dimanche 22 octobre, elle a annulé sa participation à un événement organisé par son parti, Fratelli d'Italia, pour fêter sa première année au pouvoir. "Je suis aussi un être humain", dit-elle dans un message vidéo enregistré. Jeudi 26 octobre, elle est apparue très tendue et très nerveuse pendant sa communication face aux sénateurs et aux députés, "au bord des larmes", dit même le journal la Repubblica.

Politiquement, l'opposition s'en donne à cœur joie : pendant la campagne, la dirigeante d'extrême droite s'était présentée comme une bonne mère chrétienne, vantant le modèle de la famille traditionnelle. Mais pour l'instant, ses partenaires de coalition serrent les rangs, ils ont très vite affiché leur soutien. "En avant, la tête haute !", déclare même Matteo Salvini, vice-président du conseil et patron de La Ligue du Nord. Giorgia Meloni s'accroche. Son parti n'a jamais été aussi haut dans les sondages.

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