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Donald Trump sera-t-il le premier président américain à être inculpé ?

Donald Trump se prépare à une nouvelle étape inédite dans ses nombreux déboires judiciaires.

Article rédigé par Isabelle Labeyrie
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Donald Trump ex-président des États-Unis (à gauche) et Stormy Daniels ex-star porno (à droite). (MANDEL NGAN / GETTY IMAGES NORTH AMERICA via AFP)

Donald Trump sera-t-il le premier président américain à être inculpé, voire arrêté ? Pour comprendre ce qu'il se passe aujourd'hui, il faut remonter à 2016, en pleine campagne pour la Maison Blanche. Celui qui n'est alors que candidat est soupçonné d'avoir, par le biais de son avocat, versé 130 000 dollars à une star du porno, la plantureuse Stormy Daniels, pour acheter son silence sur leur supposée relation sexuelle. 


Ce n'est pas ce que Donald Trump a fait de pire au cours de sa carrière, de toutes les procédures qui le visent, ce n'est pas non plus la plus étayée (la justice de l'État de New York le soupçonne d'avoir violé la loi sur le financement des campagnes électorales), mais l'enquête touche à sa fin, la semaine dernière, un grand jury a été chargé de se prononcer sur une mise en examen après l'audition d'un dernier témoin. Rien ne dit que l'inculpation est prévue aujourd'hui. Mais si elle a lieu comme le croit Donald Trump, ce serait en effet inédit, historique. Ça n'est tout simplement jamais arrivé.

>> Rumeurs d'arrestation de Donald Trump à New York : "On ne veut pas être pointés du doigt si ça dégénère", prévient un militant de l'ancien président

Ça ne veut pas dire pour autant qu'il irait en prison : il serait, de manière symbolique, placé quelques instants en état d'arrestation, le temps de le photographier et de lui prendre ses empreintes digitales et puis il rentrerait chez lui avec une convocation... Inimaginable pour l'ex-président qui évidemment crie à la chasse aux sorcières ; dès samedi, sur son réseau social, il appelait "les patriotes" à descendre dans la rue pour : "Sauver l’Amérique" et "reprendre la nation".

Plus de journalistes que de manifestants

Un discours qui laisse craindre des violences ; or la hantise des autorités, c'est de revivre un scénario similaire au chaos de l'assaut contre le Capitole le 6 janvier 2021, quand Trump avait mobilisé ses partisans avec les mêmes mots exactement. Sur les réseaux sociaux, des anonymes promettent d'empêcher la mise en cause judiciaire de leur héros, un groupe baptisé "The Donald" promet au choix "une grève nationale" ou "une guerre civile 2.0... Sauf que dans le rassemblement physique organisé lundi 20 mars à New York, il y avait plus de journalistes que de manifestants, alors que "c'était censé être le plus important" dit le reporter de NBC, Ben Collins. "Ce n'est pas une blague".


Il n'empêche, l'audience de Donald Trump, aujourd'hui, dépasse largement le cercle de ses partisans historiques. La semaine dernière, un sondage CNBC lui accordait 46% des intentions de vote pour les primaires républicaines, avant la présidentielle de 2024.

Même Mike Pence soutient Donald Trump

Son parti en tout cas serre les rangs... avant même son inculpation. Même si tous les élus ne sont pas favorables aux manifestations, les critiques pleuvent contre le procureur de Manhattan. Même Mike Pence, l'ancien vice-président de Donald Trump, qui pourtant ne lui parle plus depuis deux ans, s'est joint au concert de sifflets.


En attendant, les autorités ont commencé à disposer des barrières devant le tribunal et l'ancienne présidente démocrate de la chambre des représentants, Nancy Pelosi, a été vue lundi dans un hôtel de Manhattan. De quoi faire dire à certains qu'elle vient "pour être aux premières loges" de l'arrestation de son ennemi juré.

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