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Elections en Catalogne : beaucoup de virus, un peu d'indépendance

En Espagne, la Catalogne vote ce dimanche 14 février. Des élections régionales maintenues malgré la pandémie. Un scrutin dans lequel le coronavirus est au moins aussi important que la question de l'indépendance.

Article rédigé par Isabelle Labeyrie
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Mise en place d'un point de vote pour les élections régionales en Catalogne à Barcelone, dans le marché de Ninot, le 10 février 2021. (LLUIS GENE / AFP)

La Catalogne, comme le reste de l'Espagne, est en train de laisser derrière elle la troisième vague de l'épidémie. Mais les questions sanitaires ont été omniprésentes pendant la campagne des élections régionales.

Ce jeudi 11 févier, grosse polémique quand on a découvert que le candidat socialiste Salvador Illa avait refusé de faire un test PCR avant le dernier débat télévisé. Trois heures d'échange, neuf candidats présents physiquement, en plateau, séparés par des plexiglas - mais sans masque. C'est le seul qui n'a pas voulu se faire tester. Avec cet argument : "Ça n'est pas nécessaire, je n'ai pas de symptômes".

Le détail qui pique c'est qu'il y a trois semaines, ce candidat, Salvador Illa, grand favori de l'élection, était encore ministre de la Santé, avec un bilan pourtant jugé positif. Sa désinvolture n'est pas très bien passée. Pas plus que le fait qu'il ne se soit toujours pas fait vacciner.

Un créneau de vote réservé aux cas positifs

L'organisation du vote a elle aussi été un peu compliquée... des créneaux spécifiques ont finalement été mis en place, 9h-12h pour les plus âgés ou les personnes fragiles,19h-20h pour les cas contacts et les positifs au Covid. Vous imaginez la crainte des assesseurs ! 20 000 d'entre eux ont déposé des recours devant la justice. A tel point que certaines petites communes ont cru qu'elles n'arriveraient jamais à ouvrir un bureau de vote.

Les choses se sont arrangées, les autorités ont promis de fournir tout le monde en gel, en masques FFP2, en gants chirurgicaux et en équipement individuel intégral pour la dernière heure de vote dimanche.

La fièvre indépendantiste est retombée

Toutes ces questions ont fini par éclipser la question de l'indépendance. On se souvient pourtant du referendum d'autodétermination illégal de 2017, la tentative de sécession des Catalans qui avait conduit le pays au bord de la rupture. Aujourd'hui, la fièvre est retombée, et même si la société catalane est toujours aussi fracturée entre les pro- et les anti-indépendance, il y a une grande fatigue face à la stratégie d'affrontement permanent contre Madrid, une forme de désillusion aussi.

Les indépendantistes sont toujours au pouvoir en Catalogne, mais leur échec de 2017 les a profondément divisés sur la méthode à adopter et depuis il n'y a pas vraiment eu d'avancée. Il faut dire que depuis deux ans le premier ministre Pedro Sánchez leur a coupé l'herbe sous le pied en leur offrant le dialogue plutôt que l'épreuve de force. Pour le reste, les grandes figures du mouvement sont soit en prison soit en exil - comme Carles Puigdemont, toujours en Belgique.

Les socialistes en embuscade

On voit bien donc monter cette prise de conscience sur le fait que la cause indépendantiste sera peut-être mieux servie si elle s'engage sur le terrain du compromis plutôt que de la radicalité.

Un passage à vide qui profite en tout cas à tous ceux qui défendent l'union avec l'Espagne. Prioritairement les socialistes, à qui les sondages promettent une belle progression dimanche en nombre de sièges. Mais aussi les extrêmes, comme le parti nationaliste Vox, qui va faire son entrée au Parlement catalan et devenir, à droite, le principal parti anti-indépendantiste.

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