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En Afghanistan, les talibans interdisent désormais aux femmes d'aller à l'université

Le cauchemar des femmes afghanes continue. Le collège et le lycée leurs étaient déjà interdit. Désormais, elles ne pourront plus retourner à l'université, après les vacances d'hiver.

Article rédigé par Gaële Joly
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Des étudiantes devant l'entrée d'une université privée à Kaboul (Afghanistan), le 21 décembre 2022. (WAKIL KOHSAR / AFP)

C'est par une lettre adressée à toutes les universités publiques et privées de l'Afghanistan, que les talibans ont informé la population : "Vous êtes tous informés de l'entrée en vigueur de l'ordre mentionné qui suspend l'éducation des femmes jusqu'à nouvel ordre", ordonne le ministre de l’enseignement supérieur afghan, Neda Mohammad Nadeem.

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Cette nouvelle interdiction intervient moins de trois mois après que des milliers de femmes ont passé les examens d'entrée à l'université dans tout le pays. Les plus jeunes ne pouvaient déjà plus aller à l'école. L'enseignement secondaire leur a été interdit depuis le 23 mars dernier. "Les combattants ne sont pas morts pour que les filles aillent à l’école", dit en substance la ligne la plus rigoriste des Talibans qui semble aujourd'hui l'emporter au sein du mouvement.

Femmes invisibles

Depuis août 2022, les mesures liberticides se sont multipliées à l'encontre des femmes, car en plus d'être privées d'étudier, les femmes sont bannies de la plupart des emplois publics. Elles n'ont pas le droit de de se déplacer seule, de voyager sans être accompagnées d’un mahram – un homme de la famille ou le conjoint et doivent se couvrir d'une burqa ou d'un hijab lorsqu'elles sortent de chez elles. En novembre, les talibans leur ont également interdit d'entrer dans les parcs, les jardins, les salles de sport et les bains publics. Sur les réseaux, l'appli TikTok a été interdite, tout comme la musique et les séries télévisées étrangères ou l'on voit des femmes.

Celles et ceux qui protestent, ils sont rarement plus d'une quarantaine sont aussitôt arrêtés et les journaliste empêchés de couvrir ces rassemblements, alors que les islamistes ont repris les flagellations et les mises à mort publiques. 

La communauté internationale "alarmée"

L'annonce qui a de nouveau provoqué l'indignation de la communauté internationale. Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, s'est ainsi dit "profondément alarmé". Les talibans doivent "assurer l'égalité d'accès à l'éducation à tous les niveaux". Les États-Unis ont condamné dans les "termes les plus fermes" une décision "barbare" qui aura des "conséquences significatives pour les talibans et les éloignera davantage encore de la communauté internationale et de la légitimité qu'ils désirent". Même le Pakistan s'est dit déçu de son voisin. 

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