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En Australie, la croisière s'amuse… en avion

La compagnie Qantas propose un nouveau type de vol : un survol du territoire australien, sans escale, avec retour au point de départ. L'objectif est de remplir un avion pour compenser les pertes financières liées au coronavirus. Les billets s'arrachent.

Article rédigé par franceinfo, Isabelle Labeyrie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Décollage d'un avion de la compagnie Qantas à l'aéroport de Sydney le 19 mars 2020. (SAEED KHAN / AFP)

Le 10 octobre, un Boeing 787 Dreamliner va décoller de l'aéroport de Sydney, la capitale australienne. Il va passer au-dessus des déferlantes de Bondi Beach, remonter jusqu'à la grande barrière de corail, tourner à basse altitude autour du plus célèbre rocher du monde, Uluru. Au total, sept heures de vol panoramique, sans escale, avant de revenir à son point de départ, Sydney.  

500 euros pour aller... nulle part  

Payer 500 euros (en classe éco) pour atterrir au même endroit peut sembler très conceptuel, mais les Australiens étaient visiblement en grand manque de voyages : la compagnie aérienne, la Qantas, assure que ses 150 billets, mis en vente hier, ont tous été vendus en 10 minutes. Elle envisage donc de rééditer l'expérience.

Ce concept est aussi un non sens écologique et il est facile de s'en prendre à l'Australie, régulièrement citée comme un mauvais élève dès que l'on parle environnement ou réduction des émissions de gaz à effet de serre. Mais ce vol panoramique est une toute petit bouée de sauvetage pour tenter de surnager dans un océan économique catastrophique. À cause de l'épidémie de Covid-19, partout dans le monde, le trafic aérien s'est réduit à peau de chagrin. Depuis six mois les Australiens par exemple ne peuvent pas sortir du territoire, ils ne peuvent pas non plus voyager d'un Etat à l'autre à l'intérieur du pays, les frontières étant fermées. Les avions restent donc cloués au sol, ce qui vient assécher la trésorerie de La Qantas qui a déjà perdu plus d'un milliard d'euros l'an dernier.  

  

Des aides publiques pour éviter la faillite  

Les États ont partout mis la main à la poche pour sauver des compagnies de la faillite. En Allemagne, la Lufthansa (premier groupe aérien en Europe), a reçu en juin une aide publique de neuf milliards d'euros (ce qui ne l'empêche pas de menacer de supprimer 22.000 emplois avec un chiffre d'affaire en chute de 80%). En Italie c'est la même chose, l'État est redevenu l'actionnaire majoritaire d'Alitalia. L’Association internationale du transport aérien (IATA), a fait ses comptes : pour retrouver le niveau de trafic de 2019, avant la crise, il faudra attendre 2024.  

En attendant l'échéance, les compagnies innovent donc pour s'en sortir. Ces initiatives ne compenseront pas l'intégralité des pertes financières des compagnies, mais on assiste peut-être aussi à un nouveau concept de voyage. La Qantas va également proposer, entre novembre et févier, des vols touristiques de douze heures au dessus de l'Antarctique, avec le même principe : pas d'escale, on décolle et on atterrit au même endroit, avec cette fois cinq villes différentes. Le mois dernier, la compagnie japonaise ANA a fait la même chose, mais au-dessus d'Hawaï, avec un trajet tout de même moins long, 1h30 aller-retour.  

Les exemples de ce type sont par ailleurs amenés à se multiplier : à Taïwan, cet été, un vol "spécial fête des pères" a été mis en place : trois heures en l'air avec repas gastronomique et petits souvenirs à ramener chez soi. Singapore Airlines devrait se lancer elle aussi. Les billets d'avion incluraient une ou deux nuits en hôtel, des bons d'achat et des balades en limousine. D'après le sondage organisé par la compagnie,  75% de ses clients interrogés se disent déjà intéressés.

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