États-Unis : à 81 ans, Joe Biden est-il trop âgé pour se lancer dans une nouvelle campagne présidentielle ?
De récents problèmes de mémoire de Joe Biden remettent la question de l'âge du président américain sur le tapis, alors qu'il souhaite se présenter pour un second mandat. Joe Biden a confondu, dimanche 4 février, Emmanuel Macron avec François Mitterrand. Un peu plus tard il a expliqué avoir échangé avec Helmut Khol au sommet du G7 d'il y a deux ans. Encore raté, à l'époque la chancelière allemande s'appelait Angela Merkel. Rebelote jeudi, interrogé sur Gaza, il évoque des discussions avec "Sissi, le président du Mexique" pour parler du dirigeant égyptien. Ses lapsus et propos décousus se doublent parfois d'un regard perdu dans le vide et d'une démarche confuse. Pas de doute, de plus en plus, Joe Biden fait son âge.
Dans son rapport, le procureur Robert Hur, jeudi, en a rajouté une couche. Depuis plusieurs mois ce procureur spécial enquêtait sur des documents classifiés, retrouvés dans les bureaux et la résidence privée du chef de l'État alors qu'ils n'avaient rien à faire là. La bonne nouvelle, c'est qu'il ne poursuivra pas le président américain. La mauvaise, c'est que les arguments justifiant l'abandon des charges ressemblent à un coup de grâce politique. Il présente Joe Biden comme un "vieil homme sympathique, bien intentionné, (mais) doté d'une mauvaise mémoire". Incapable, entre autres, de situer la date de la disparition de son fils aîné.
"Ma mémoire est bonne", riposte dans une colère contenue Joe Biden lors d'une conférence de presse surprise organisée jeudi à la Maison-Blanche. "Je n'ai pas besoin de ses recommandations. Je suis vieux mais je sais ce que je fais, bon sang. J'ai été président, j'ai redressé ce pays. Regardez plutôt tout ce que j'ai fait en tant que président."
Donald Trump l'attaque sur ses facultés mentales
Pendant sa campagne en 2020 Joe Biden avait émis l'idée d'être un président de transition. Aujourd'hui il s'accroche à la possibilité d'un second mandat. Ses adversaires boivent du petit-lait. Donald Trump, qui sera probablement son adversaire en novembre l'attaque déjà souvent sur ses facultés mentales et physiques. En meeting, il se fait même un plaisir de l'imiter, d'en faire un homme désorienté et sénile. Mais cette fois c'est tout le ban et l'arrière-ban des républicains qui sonne la charge. "Lorsque l'on n'a pas les facultés requises pour être jugé, on ne les a certainement pas pour être dans le Bureau ovale", écrit dans un communiqué leur chef de file à la Chambre.
Des figures du camp conservateur réclament la mise en œuvre du 25e amendement qui permet de mettre fin aux fonctions du président s'il n'est plus en mesure de les assumer. Dans un sondage de la chaîne NBC, 76% des électeurs se disent désormais préoccupés par les capacités physiques et mentales de celui qui est déjà le plus vieux président de l'histoire.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.