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États-Unis : deux sociétés de l'empire Trump reconnues coupables de fraude fiscale

L'ancien président, candidat à la Maison Blanche en 2024, en ressort fragilisé, même s'il n'est pas mis en cause personnellement dans cette affaire. 

Article rédigé par Isabelle Labeyrie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Donald Trump à Palm Beach en Floride, le 8 novembre 2022. (EVA MARIE UZCATEGUI / AFP)

C'est une décision de justice qui fragilise l'ancien président américain. Deux entreprises de la galaxie Trump sont reconnues coupables de fraude fiscale. Il s'agit de sociétés immobilières qui gèrent des terrain de golfs, des hôtels, des immeubles de bureaux et d'appartements. Elles ont aujourd'hui un rôle secondaire dans l'empire de Donald Trump mais ce sont celles qui ont fait sa richesse.


Pendant 13 ans, de 2005 à 2021, elles ont accordé à leurs cadres dirigeants de gros avantages en nature, en leur offrant des appartements de luxe, des Mercedes à disposition, une enveloppe à Noël, un abonnement télé ou encore les frais de scolarité pour les enfants, sachant qu'à New York, dans le privé, ils peuvent atteindre facilement 50 000 dollars par an.


Ça n'aurait pas été illégal si ces avantages avaient été déclarés au fisc et si les bénéficiaires avaient payé des impôts. Sauf que la Trump Corporation et la Trump Payroll ont soigneusement tout caché sous le tapis et ça, ça s'appelle de la fraude fiscale et de la falsification de documents comptables. "C'est une affaire de cupidité et de tricherie", selon Alvin Bragg, le procureur de la Cour suprême de l'État de Manhattan. La procureure générale de New York, Letitia James, s'est, elle aussi, félicitée du verdict, ajoutant que "nous tiendrons pour responsable les individus et organisations lorsqu'ils violent nos lois pour se remplir les poches"

Concernant la sanction, le montant de l'amende sera fixé lors d'une prochaine audience, le 13 janvier. On sait déjà que ça ne dépassera pas 1 620 000 dollars, une broutille ! Sur le plan financier l'impact sera très limité. Sauf que c'est la première fois qu'une entreprise de Donald Trump est condamnée au pénal alors que l'ancien chef d'État est désormais officiellement dans la course à la présidentielle en 2024. C'est un un vrai revers judiciaire, "une tache qui marquera son nom pour toujours" dit même ce matin le New York Times.

Donald Trump pas tout à fait tiré d'affaire

L'ancien président des États-Unis n'est pourtant pas mis en cause à titre personnel. Le procureur avait décidé de ne pas l'inculper, ni lui, ni aucun membre de sa famille, ce qui qui lui avait d'ailleurs valu quelques critiques. C'est son ancien directeur financier qui porte le chapeau, il a plaidé coupable mais sans jamais mouiller son patron. Mais ça n'empêche pas le nom de Donald Trump d'avoir été souvent évoqué pendant le procès. Les procureurs savent qu'il a personnellement signé des chèques et qu'il a globalement cautionné les pratiques illégales de ses sociétés.

Reste à voir comment les adversaires politiques utilisent cette condamnation et quel impact aura cette affaire sur ceux qui s'apprêtent à financer sa campagne. Donald Trump va lui faire appel : dans un communiqué publié après le verdict, il dénonce "une chasse aux sorcières", et déplore qu’on dépense l’argent du contribuable pour éplucher ses comptes au lieu de traquer les meurtres. Il a même accusé de racisme les deux procureurs, qui sont noirs. Des arguments qui fonctionnement auprès de ses partisans.

>> Perquisition chez Donald Trump : on vous résume les procédures judiciaires qui visent l'ancien président américain


Mais d'autres poursuites, civiles cette fois, sont en cours, qui le visent nommément et qui risquent de le fragiliser davantage. Il y a notamment l'enquête de la procureure générale de New York qui l'accuse sont d’avoir "exagéré la richesse de la Trump Organization de plusieurs milliards de dollars" pour obtenir des prêts plus avantageux et plus d'avantages fiscaux. ainsi que celle sur son rôle dans les émeutes du 6 janvier 2021 au Capitole.

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