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États-Unis : la 5G partout... sauf autour de quelques aéroports

C'est mercredi 19 janvier que la 5G arrive aux États-Unis. Ce nouvel internet mobile ultra-rapide est déployé dans tout le pays... sauf autour de certains aéroports. Les acteurs du secteur de l'aérien, qui craignaient trop de perturbations, ont eu gain de cause. En partie.

Article rédigé par Isabelle Labeyrie
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Une antenne 5G. (AFP)

Sous la pression, les opérateurs de téléphonie mobile ont fini par céder. Leurs émetteurs situées à moins de 3,2 km d'un aéroport vont rester éteints. Leur mise en service est retardée, le temps de quelques ajustements. Trop proche des pistes et des tours de contrôle, la 5G peut en effet créer des perturbations catastrophiques, selon les compagnies aériennes qui avaient même menacé de poursuivre les opérateurs en justice s'ils ne prenaient pas le temps de modifier leur antennes relais avant de les rendre opérationnelles.

Le risque, ce sont des interférences, des conflits entre les fréquences radio. Celle de la puissante 5G américaine est très proche, trop proche de celle utilisée par certains instruments de bord, notamment les altimètres. Or ces radars sont capables de calculer à 30 centimètres près la distance entre l'avion et le sol, ils sont essentiels pour gérer les atterrissages – de nuit ou par visibilité réduite. Mais ils servent aussi pour les commandes en vol et le freinage. Pas question qu'ils soient perturbés.

Cohabitation forcée entre 5G et certains aéroports

Les opérateurs ont donc cédé, mais "ils l'ont mauvaise" : ils ont quand même dépensé près de 80 milliards de dollars pour acheter les fréquences aux enchères l'an dernier et que ce bras de fer avec le secteur de l'aérien retarde l'introduction généralisée de la 5G, qui a déjà été reportée deux fois. "Nous sommes frustrés par notre incapacité à faire ce que près de 40 pays ont fait" disent AT&T et Verizon, qui jugent que l'autorité nationale de l'aviation a mis trop de temps à réagir. Mais le président Joe Biden en personne a salué leur concession, qui devrait limiter les perturbations dans le ciel américain.

Il y aura quand même des perturbations. À partir d'aujourd'hui la plupart des grands aéroports vont devoir cohabiter avec la 5G et risquent des dysfonctionnements. Par anticipation, plusieurs compagnies étrangères ont d'ailleurs déjà annulé leurs vols, notamment Emirates, qui a suspendu ses liaisons vers neuf villes dont Miami, Boston ou Chicago. Néanmoins, les liaisons à destination de l'aéroport JFK de New York et les aéroports internationaux de Los Angeles et Washington DC continueront d'être opérées normalement. Les compagnies nationales comme Delta elles aussi se préparent à des annulations. Mais personne n'y voit très clair : United Airlines, de son côté, a indiqué être dans l'attente de détails pour comprendre l'impact sur ses opérations. 

Ce changement de dernière minute met surtout en évidence la mauvaise planification et le manque de coordination entre les industries de l'aviation et des télécommunications et leurs régulateurs. Pour Harold Feld, vice-président senior de Public Knowledge, un groupe de recherche qui a reçu des fonds d'AT&T et de Verizon, "cela ne fait pas que perturber le transport aérien. Cela nous fait paraître ridicules aux yeux du reste du monde."

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