Guerre en Ukraine : Serhiy Stakhovsky, le tennisman qui a arrêté sa carrière pour partir au front

Le tennisman ukrainien, qui a été 31e joueur mondial, voulait initialement jouer les Jeux de Paris. Mais la guerre en Ukraine a bouleversé ses plans.
Article rédigé par Omar Ouahmane
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
L'ancien tennisman ukrainien Sergiy Stakhovsky avec l'ancien footballeur et Ballon d'Or Andriy Shevchenko, en 2022. (JANEK SKARZYNSKI / AFP)

Franceinfo a rencontré un joueur de tennis ukrainien, longtemps numéro 1 dans son pays, qui s'est engagé sur le front pour défendre son pays. Serhiy Stakhovsky, 38 ans, est désormais à la retraite, après avoir été classé 31e meilleur joueur du monde. Ce père de trois enfants aurait pu être exempté, mais il a décidé de rejoindre l’Ukraine au lendemain de l’invasion russe.

C’est à pied qu’il a traversé la frontière qui sépare la Slovaquie de l’Ukraine. Il intègre l’armée ukrainienne sans expérience militaire, un destin chamboulé par la guerre pour ce joueur de tennis qui aurait dû participer aux Jeux olympiques de Paris. "Je ne savais pas exactement ce dont j'étais capable, mais je savais que je devais revenir pour faire quelque chose. Je suis arrivé en février 2022 à Kiev", assure-t-il.

"L'invasion russe a tout bouleversé" 

"Mon plan était de mettre fin à ma carrière en janvier 2022 et ensuite de prendre une année sabbatique avant de commencer une carrière en double. Mais l'invasion russe a tout bouleversé", poursuit-il. Depuis, il a risqué sa vie sur de nombreuses lignes de front, à Bakhmout, Kherson ou Kharkiv, témoin privilégié de la stratégie de la chair à canon de l’armée russe.

"La Russie ne se préoccupe pas de son peuple, je l'ai vu de mes propres yeux. J'ai vu comment ils envoient des centaines d'hommes se faire massacrer. Ils marchent sur les corps de leurs propres soldats".

Serhiy Stakhovsky, ancien tennisman engagé dans l'armée ukrainienne

à franceinfo

Comme la majorité des Ukrainiens, Serhiy Stakhovsky est en colère en raison de la participation aux JO d’athlètes russes et biélorusses, même sous bannière neutre. "J'éprouve de la rage parce que les services secrets ukrainiens ont recensé 120 000 crimes de guerre commis par l'armée russe contre la population ukrainienne. Elle a visé des hôpitaux pour enfants, donc voir des athlètes russes est inacceptable", déplore l'ex-tennisman.

Cela ne l’empêchera pas de suivre ces JO et notamment la délégation ukrainienne, avec une pensée pour les 488 sportifs et entraîneurs ukrainiens que les Russes ont tués depuis le début de la guerre.

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