La guerre en Ukraine au cœur des enjeux de la visite d'Emmanuel Macron en Chine

Emmanuel Macron de retour en Chine, plus de trois ans après sa dernière visite. Après la pause covid, la France et la Chine souhaitent une reprise rapide de la coopération. La président français arrive mercredi 5 avril à Pékin Il sera bien sur question au cours de cette visite de la guerre en Ukraine.  La France mise beaucoup sur l’influence de la Chine. 

L'influence de Xi Jinping

L’Élysée l’a dit cette semaine lors de la présentation de cette visite d’État. La France veut travailler avec Xi Jinping pour aller dans le sens d’un retour à la paix en Ukraine. Paris considère que la Chine, est un acteur majeur dans ce conflit. C’est vrai que depuis le début de l’année, Pékin a clairement montré sa volonté de jouer un rôle de premier plan. Il y a eu notamment la publication de ce document en 12 points, que certains ont appelé un plan de paix, dans lequel la Chine a appelé les deux parties à ouvrir les pourparlers de paix. la Chine semble vouloir jouer les médiateurs. Xi Jinping est considéré comme le seul grand dirigeant à pouvoir user de son influence sur Vladimir Poutine.

C’est pour cette raison qu’Emmanuel Macron souhaite selon les termes de l’Élysée des échanges approfondis avec le président chinois sur la guerre en Ukraine. Mais le président français devra se montrer convaincant, car pour le moment la Chine n’a pas vraiment mis la pression sur Vladimir Poutine et n’a, à ce jour, toujours pas condamné de manière claire et nette l’invasion de l’Ukraine.

Une présence accrue de la Chine sur la scène mondiale 

Emmanuel Macron arrive à Pékin à un moment où la place de la Chine sur la scène mondiale ne cesse de monter en puissance, en témoigne les visites officielles qui ont repris ici à Pékin après la levée des restrictions sanitaires et qui s’enchainent à une vitesse impressionnante. Beaucoup de pays africains, d’Amérique du sud, une visite du président brésilien est annoncée dans deux semaines avec la signature d’importants accords de coopération. La Chine diffuse à chaque fois son message sur le nouvel ordre mondial qu’elle souhaite mettre en place. Cette politique a débouché sur un premier gros succès diplomatique que personne n’attendait : une réconciliation entre l’Iran et l’Arabie saoudite obtenue sous l’égide de Pékin.

Les occidentaux eux aussi reviennent en Chine, le chancelier allemand a été le premier, suivi de Charles Michel, Pedro Sanchez aussi, l’espagnol qui effectue en ce moment une visite surprise et qui a d’ailleurs un peu volé la vedette à Emmanuel Macron à moins d’une semaine de son arrivée. Sans oublier la réconciliation qui est en cours avec l’Australie. 

Lorsqu’ils parlent de la France, les Chinois regardent souvent en arrière et se souviennent du temps où la France et la Chine avaient des relations privilégiées, sous le général de Gaulle. Les Chinois souhaiteraient aujourd’hui une France moins proche des États-Unis et de l’Otan. Une France qui pourrait défendre les intérêts de la Chine au sein de l’Union européenne mais les temps ont changé. Sur ces deux thématiques, les Chinois sont déçus par Paris confiait il y a quelques jours, à franceinfo, un politologue pékinois.