Paris 2024 : au cœur de la délégation chinoise, des athlètes sous contrôle

Si le public a pu assister aux derniers entraînements de certains athlètes chinois, il est impossible de pouvoir communiquer ou d'avoir un contact avec ces sportifs très encadrés. Et ce contrôle est renforcé dans le cadre d'une compétition internationale telle que les Jeux olympiques.
Article rédigé par Dominique André
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Délégation chinoise de gymnastique, le 19 juillet 2024. Photo d'illustration. (KETTY BEYONDAS / MAXPPP)

Parmi les 405 athlètes chinois venus disputer les épreuves des JO de Paris 2024, une majorité sont des femmes, au nombre de 269, engagées dans 30 sports et 236 épreuves. Mais pour elles comme pour les hommes, il est impossible pour eux de communiquer ou d'avoir un contact avec le public. Le contrôle des athlètes chinois est une réalité inévitable à l'étranger comme en Chine.

Le sport, un instrument politique du régime

La raison est simple. Le régime ne veut pas que les athlètes puissent dire des choses qui ne correspondent pas à la ligne officielle, ou qui puissent mettre en difficulté le parti communiste. On se souvient, en 2021, de l'histoire de Peng Shuai, ex-star du tennis, sanctionnée après s'être plainte de relations sexuelles forcées avec un ancien dirigeant chinois. Elle avait disparu brutalement avant de réapparaître grâce à la mobilisation du monde du tennis professionnel

Le sport est un instrument politique du régime chinois, comme il le fut autrefois en URSS. Depuis les Jeux olympiques de 2008  à Pékin, le gouvernement chinois a bien compris le pouvoir de l'image véhiculée par le sport. La communication est donc entièrement surveillée. Et tout dérapage doit être évité ou puni.

Tensions autour des contrôles anti-dopage

Sur les réseaux sociaux chinois, l'équipe de natation dénonce en ce moment les contrôles anti-dopage, estimant être testée de manière excessive par les agents des organisations internationales. On peut toutefois rappeler qu'en 2021, avant les Jeux de Tokyo, 23 nageurs chinois avaient été contrôlés positifs, épinglés mais jamais sanctionnés.

La Chine a toujours refusé de communiquer leurs noms, mais il semblerait que Qin Haiyang en fasse partie. Sur Weibo, l'équivalent chinois du réseau X, ce nageur très populaire dans son pays critique violemment "les équipes européennes et américaines qui se sentent menacées". "Mais nous n’avons pas peur, nous résisterons à la pression", écrit-il. Les déclarations du nageur chinois n'ont pas été censurées en Chine. Rien de curieux, celles-là collent bien à la ligne officielle. Le sport n'échappe pas aux tensions entre la Chine et l'Occident.

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