Cet article date de plus de trois ans.

Pour faire revenir les touristes, l'Égypte fait la pub de ses momies

En Égypte, les annonces de découvertes archéologiques se succèdent. Une façon de maintenir l'attractivité touristique du pays, avec dans le viseur, l'après-pandémie.

Article rédigé par Isabelle Labeyrie
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Depuis la révolution en 2011, le secteur touristique égyptien ne s'est jamais vraiment remis sur pied. La crise sanitaire du Covid-19 n'a rien arrangé. (OLIVIER CORSAN / MAXPPP)

Fin janvier, les autorités égyptiennes annoncent que 16 momies ont été récemment trouvées dans les profondeurs d’un temple à l'ouest de l'immense cité d'Alexandrie. L'une d'entre elle a toujours ses bandelettes en tissu, l'autre, sa couronne ornée d'un cobra et un collier en tête de faucon à l'image du dieu Horus. Plus rare encore, dans la bouche de ces momies, des feuilles d'or en forme de langue... À l'époque des pharaons, on pensait que les défunts pourraient ainsi continuer à parler.

Nous voilà donc plongés au cœur des rites mortuaires de cette Égypte antique qui fascine toujours le monde entier. Une découverte exceptionnelle sur laquelle les autorités ne se sont pas privées de communiquer.

Fin janvier, à Minya, on a exposé des sarcophages en pierre et 10 000 figurines en faïence bleue et verte. Quinze jours plus tôt, c'est le site de Saqqarah, au sud du Caire, qui s'est retrouvé sous le feu des projecteurs. Encore des sarcophages essentiels pour mieux comprendre le Nouvel Empire.

Mi-novembre, c'était le clou du spectacle, "la" plus grande découverte de l'année : plus de 100 sarcophages somptueusement décorés âgés de plus de 2 500 ans. Pour l'occasion, une grande cérémonie a été organisée, avec mise en scène, discours officiels et caméras. Le ministre des Antiquités (qui est aussi celui du tourisme) s'empressant de dire à cette occasion qu'il restait encore beaucoup de merveilles à découvrir en Égypte.

Un produit d'appel pour les touristes

Depuis la révolution en 2011, le secteur ne s'est jamais vraiment remis sur pied. Or le tourisme c’est un sixième de la richesse nationale du pays, des millions d’emplois directs et indirects.

En 2019, la situation s'était un peu améliorée. L'année 2020 devait être celle de la renaissance, avec 15 millions de visiteurs attendus et surtout l’inauguration du Grand musée égyptien, au pied des pyramides de Guizèh. Grand comme deux fois le Louvre, abritant 100 000 pièces de l'Antiquité, dont le trésor de Toutankhamon et toutes les découvertes récentes.

Le coronavirus a bouleversé les plans des autorités qui misent désormais tout sur 2021. Ces annonces successives de fabuleuses découvertes sont évidemment destinées à entretenir l'attractivité de du pays.

En attendant, les autorités ont lancé un programme très ambitieux de visites virtuelles des sites historiques, en vidéo et surtout en réalité virtuelle, là encore il en a largement fait la promotion sur les réseaux sociaux. Une façon de ne pas se faire oublier en attendant le retour des touristes

Lancez la conversation

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.