Présidentielle aux États-Unis : en campagne dans l'Iowa, Donald Trump assure le spectacle (et se moque d'Emmanuel Macron)

L'élection présidentielle du 5 novembre aux États-Unis sera l'un des scrutins majeurs de l'année 2024. Donald Trump, qui prépare son retour, était en campagne ce week-end dans l'Iowa avant les primaires. Deux meetings et une promesse pour l'ancien président : "sauver l'Amérique".
Article rédigé par franceinfo, Isabelle Labeyrie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
L'ancien président républicain Donald Trump lors d'un meeting à la Clinton Middle School le 6 janvier 2024 à Clinton, Iowa. (SCOTT OLSON / GETTY IMAGES NORTH AMERICA)

Il revient, fidèle à lui-même, la mèche vaporeuse, le teint artificiellement bronzé et le verbe brutal. En deux discours décousus de plus de deux heures chacun, tenus devant des fans surexcités, Donald Trump occupe le terrain et assure le spectacle. Sa cible préférée ? L'actuel locataire de la Maison Blanche, qualifié, lors d'un metting dans l'Iowa samedi 6 janvier, de "Joe-la-Crapule", de "président corrompu", "faible" et "incompétent". "Si Biden est réélu", dit  Donald Trump à son public, "nous serons au bord de la grande Dépression (comme dans les années 30) et de la Troisième Guerre mondiale"

Rien n'est écrit, il n'est même pas encore acquis que Biden et Trump seront les protagonistes du duel du 5 novembre, mais le milliardaire fait "comme si" et se glisse dans son costume de candidat-humoriste, tendance populiste.

Emmanuel Macron, "un type sympa" mais...

D'ailleurs il n'y a pas que Joe Biden qui en prend pour son grade. Donald Trump se moque de tout le monde, y compris d'Emmanuel Macron. Vous savez qu'il aime se présenter comme le roi de la négociation capable de faire plier ses homologues étrangers en deux temps trois mouvements... Sur scène, il rejoue un échange téléphonique qui aurait eu lieu il y a quelques années au moment des tensions commerciales entre la France et les États-Unis.

"Macron... vous connaisez Macron ? Un type sympa... vraiment très sympa... Mais je lui dis : Emmanuel ! Comme ça tu veux imposer les entreprises américaines à hauteur de 25% ? C'est pas possible ! Si tu fais ça alors tu vas payer 100% de droits de douane sur tous les vins et les champagnes expédiés aux États-Unis dès ce soir !"

Le tout en imitant l'accent du président français qui, à l'entendre, aurait donc cédé en quelques minutes. "Conclusion" dit Donald Trump, "c'était trop facile".

Pas de quoi rassurer les dirigeants européens, pour qui son retour au pouvoir serait synonyme, au-delà des passes d'armes et des provocations verbales, d'un retour en arrière qui pourrait bousculer le sort de l'Ukraine et la sécurité mondiale. Mais Donald Trump s'en moque. Caricature et vantardise, rien n'a changé. Qu'il soit quatre fois inculpé au pénal et jugé inéligible par deux cours suprêmes dans le Maine et le Colorado, il estime toujours être "le seul candidat capable de sauver l'Amérique". "Pour la 3è fois, je vais gagner". Sa stratégie étant de faire traîner ses affaires le plus longtemps possible – idéalement jusqu’au lendemain de la présidentielle qui lui permettra, s'il l'emporte, d'ordonner l’abandon pur et simple des charges fédérales qui pèsent sur lui. 

Pas de mea culpa sur l'invasion du Capitole

L'ex-président républicain considère toujours que la victoire lui a été volée il y a quatre ans. Pas de mea culpa sur l'assaut du capitole : Donald Trump a de nouveau nié avoir appelé ses partisans à l'insurrection le 6 janvier 2021. Plus de 900 personnes ont déjà plaidé coupable ou été condamnées pour être entrées en force au Congrès. Trois l'ont même été samedi 6 janvier, trois ans jour pour jour après l'invasion.

Il n'hésite pas à les qualifier "d'otages" et à réclamer leur libération, assurant d'ailleurs qu’il gracierait chacune des personnes poursuivies pour leur participation à l’insurrection.

Plus c'est gros... plus ça passe. Selon un sondage du Washington Post et de l'université du Maryland, un quart des Américains et 44% des électeurs trumpistes pensent - comme il l'a suggéré - que c'est en réalité le FBI qui est à l'origine de cette attaque contre le temple de la démocratie américaine. Donald Trump est toujours en avance dans les sondages.

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