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Le mot de l'éco. Hercule, le nom du projet de réorganisation du groupe EDF

Hercule, le projet de réorganisation de l'entreprise EDF verra-t-il le jour ? L'électricien public voudrait séparer le groupe en trois branches. Les syndicats y sont opposés et manifestent leur désaccord depuis 18 mois. 

Article rédigé par franceinfo, Grégoire Lecalot
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Des centaines d'employés de l'entreprise publique EDF/ENEDIS manifestaient déjà contre le projet Hercule, à Lyon en septembre 2019. (NICOLAS LIPONNE / NURPHOTO / AFP)

Hercule : un mot plutôt impressionnant au premier abord pour désigner le nom de code du plan de réorganisation d'EDF, un mot à la mesure du géant qu'est l'électricien public.

Les syndicats dénoncent un projet de démantèlement de l'entreprise

Ils préparent pour mercredi 10 février, une grande journée de mobilisation, la sixième, alors que le PDG d'EDF, Jean-Bernard Lévy, sera auditionné par le Parlement. On peut voir par ailleurs, depuis quelques jours, des affiches en 4 par 3 fleurir sur les panneaux dans toute la France...

En quoi consiste ce projet ? Il s'agit en gros de séparer EDF entre des branches de production et des branches commerciales. La première branche - EDF Bleu - regrouperait le nucléaire et le réseau de transport de l'électricité. La seconde, la plus décriée, c'est EDF vert. Elle chapeauterait la vente d'électricité, la distribution, avec Enedis et les énergies renouvelables, c'est-à-dire les activités commerciales, potentiellement rentables. Elle serait ouverte au privé, mais l'État jure d'y rester majoritaire. Enfin EDF Azur gérerait l'hydroélectricité, notamment les barrages.

Un plan pour trouver de l'argent frais

EDF est plombé par le coût du parc nucléaire, et par son renouvellement, si l'État donne son feu vert à la construction de nouveaux réacteurs EPR en série. Or, l'électricien veut pouvoir se tourner vers les énergies renouvelables, solaire et éolien, promises à une croissance vent arrière ces prochaines décennies.

Pour trouver cet argent, il y a deux leviers. Le premier, attirer des investisseurs... Pas gagné pour le moment, le nucléaire ne les fait pas rêver. En revanche, le plan Hercule et ses découpages, si.

Le second levier, vendre plus cher son électricité nucléaire, pour qu'elle rapporte de quoi se financer elle-même, sans dévorer les marges de manoeuvre comme c'est le cas actuellement. Un quart de la production des centrales est en effet réservé, pour être vendu à prix fixe, aux concurrents d'EDF, Engie, Total etc. C'est la loi qui l'a décidé pour que la concurrence vive après l'ouverture du marché de l'énergie. EDF considère que le prix fixe est trop bas et voudrait le remonter.

Bruxelles fronce le nez

La Commission européenne estime que les activités concurrentielles d'EDF bénéficieraient indirectement de cette hausse de ce tarif. Et donc que le concurrence serait faussée. C'est pourquoi elle voudrait une séparation entre le nucléaire nucléaire et le reste.

Les syndicats y sont donc opposés et le gouvernement laisse entendre que le projet ne verra pas le jour s'il n'y a pas d'accord satisfaisant avec la Commission. Hercule, on le sait, a déjà réussi 12 travaux. Une réforme d'EDF comme 13e, c'est peut-être beaucoup lui demander.

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