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Le mot de l'éco. La retraite par capitalisation

Le mot de l'éco ce samedi, c'est le mot capitalisation. Quelles sont ses réalités et quels sont les pays qui ont choisi ce modèle ? Les précisions d'Isabelle Raymond.

Article rédigé par Isabelle Raymond
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
L'organisme de retraite complémentaire Agirc-Arcco, les retraites complémentaires du secteur privé.  (MAXPPP)

Capitalisation, c'est le mot de l'éco ce samedi, comme retraite par capitalisation, c'est le modèle que nous n’avons pas choisi pour nos retraites. Alors que la réforme est désormais sur les rails, pas question pour autant de revenir sur les fondements de notre système par répartition. En France, le système repose sur un principe de solidarité entre générations. Les actifs financent les pensions des retraités actuels, en échange de la promesse que la leur sera payée par les travailleurs de demain.

En quoi consistent les systèmes de retraite par capitalisation ?

Alors là, pas de pacte entre générations. On cotise pour sa propre retraite. Avec un capital qui sera placé, et donc théoriquement, qui va fructifier au fur et à mesure des années. Le montant de la pension dépend donc du rendement du placement.

Mais en fait, ce mot capitalisation recouvre plein de réalités différentes. Il y a des systèmes de retraite par capitalisation qui sont obligatoires et collectifs. Des publics, des privés, gérés par l’État, l’entreprise qui vous emploie, ou un organe dont c’est le métier, les fameux fonds de pensions dont certains sont extrêmement puissants, vu la manne financière phénoménale qu’ils placent. 

En fait dans la plupart des pays les deux systèmes cohabitent

D’ailleurs en France, l’Agirc-Arrco, les retraites complémentaires du secteur privé, gérées par les partenaires sociaux, est en quelque sorte un régime par capitalisation, dans la mesure où les réserves sont investies dans différents produits financiers. Après, la capitalisation prend plus ou moins de place selon les pays. Les états y incitent plus ou moins.

Il y a des pays où des fonds de pensions publics gèrent le capital issu des cotisations. C’est le cas de la Norvège, du Canada, de la Nouvelle-Zélande. D’autres, où les fonds privés ont pris le dessus : c’est le cas des Pays-Bas, du Danemark, de la Suisse, ou encore du Royaume-Uni.

Avec des fortunes diverses...  

Ainsi au Chili, l’héritage de la dictature de Pinochet a laissé des retraités appauvris qui soupçonnent les fonds de pensions privés de constituer des réserves sur leur dos. Aux Pays-Bas aussi, les pensions ont été plusieurs fois rognées, surtout après la crise de 2008. En Grande-Bretagne, l’an dernier, les profs de fac ont dû se battre pour conserver un montant garanti de leur pension. Bref, dans capitalisation, il y a capitalisme avec les avantages et risques que cela implique.

Quel avenir pour la retraite par capitalisation en France ? 

Alors la loi PACTE (du 22 mai 2019 relative à la croissance et la transformation des entreprises) a toiletté et facilité il y a quelques mois l’épargne retraite. Ça tombe bien, au moment même où la mise en place du nouveau système universel à points prévoit que l’on ne cotise plus pour sa retraite au-delà de 120 000 euros de revenus annuels. De quoi donner des idées à certains...      

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