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Le mot de l'éco. Le prix du carburant

L'actualité l'impose, le mot de l'éco aujourd'hui c'est le carburant. Isabelle Raymond revient sur la formation du prix du carburant. 

Article rédigé par franceinfo, Isabelle Raymond
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (PHILIPPE HUGUEN / AFP)

Acutalité oblige, on s'intéresse aujourd'hui à la formation du prix du carburant. Prenez le prix d'un litre à la pompe. Il est composé d'abord pour moitié de taxes prélevées par l'état : la TVA et la fameuse TICPE (taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques).

Ces taxes représentent 58% du prix du diesel, 61% de celui de l'essence

Près de 27% correspond au prix du baril de pétrole brut, qui dépend tout d'abord du coût de production (exploration, exploitation des gisements etc). Ensuite, il y a un prix du baril qui sert de référence en Europe. Il est fixé à Rotterdam aux Pays-Bas, c'estla bourse principale pour l'échange de matières premières sur le vieux continent. C'est le cours dit de Brent qui évolue en fonction de l'offre et la demande, du contexte international, et qui s’échange en dollars, ce qui nous pénalise nous, Européens, à la pompe en ce moment car le billet vert est fort.

Le cours du brut joue pour plus d'un quart du prix final. Sans doute la raison pour laquelle Emmanuel Macron disait en début de semaine de façon un peu familière à un retraité qui l'interpellait sur la hausse du carburant, "le carburant, c'est pas bibi !"

Quand "bibi" veut compenser la hausse des taxes qu'il a lui-même décidées

Le président Macron tente de jouer sur les près de 12% du prix du carburant qui reste, à savoir le raffinage et la distribution. D'où ce coup de pression du gouvernement en fin de semaine envers les entreprises pétrolières. Sauf que les marges dans le raffinage - qui représente un peu plus de 4% du prix du carburant - sont faibles.

Quant à la distribution (7% du prix), là aussi les marges sont réduites. C'est particulièrement vrai en France où la grande distribution détient plus de 61% du marché du carburant et près de la moitié des 11 000 stations-services du pays. Avec pour résultat une guerre des prix bien plus féroce que dans d'autres pays européens, comme en Italie où aux Pays-Bas par exemple où les marges sont du coup plus confortables.

Rien de tel en France où les Auchan et autre Leclerc peuvent se faire de la publicité à peu de frais en claironnant qu'ils vendent du carburant à prix coûtant pour aider le consommateur. Le gazoil et l'essence ne sont pour les hypermarchés que des produits d'appel. "Ils pourront toujours se rattraper sur la tranche de jambon ou le pot de yaourt", persifle un acteur pétrolier. 

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