Le mot de l'éco. L’industrie automobile française : entre renaissance et nouveaux défis
Le Mondial de l’Automobile de Paris ouvre aujourd'hui ses portes au grand public. La dernière édition, en 2014 avait attirée 1,25 millions de visiteurs. Ce salon se tient dans un contexte paradoxal : le secteur automobile français est certes sorti de la crise mais il reste confronté à de nombreux défis.
Après des années marquées par une crise profonde, dont le symbole restera la fermeture de l’usine PSA d'Aulnay-sous-Bois en 2013, l’industrie automobile française a fini par reprendre des couleurs.
La preuve en chiffres : d'abord, les Français se sont remis à acheter des voitures. Résultat : les immatriculations sont en hausse : plus 6 % depuis le début de l'année. Quant à la production, après le trou d’air des années 2008/2013, là aussi, les volumes sont en augmentation et pourraient même repasser la barre des 2 millions de véhicules fabriqués sur le territoire. Et si les usines françaises produisent plus, c'est notamment le fruit des accords de compétitivité signés chez PSA comme chez Renault.
Renault a d'ailleurs entamé un nouveau cycle de négociations, pour de nouveaux accords après ceux conclus en 2013. Les salariés avaient alors accepté de passer de 32 à 35 heures de travail par semaine, sans hausse de salaire, mais en contrepartie la marque s'était engagée à augmenter la production en France.
Plus de véhicules produits en France mais pas plus d’emplois
Les accords de compétitivité ont permis de maintenir les usines en France, mais pas de créer des emplois. L’industrie automobile aujourd'hui, c'est 200.000 postes. 75.000 de moins qu’avant le début de la crise en 2008. D'ailleurs, d'après la CGT, chez Renault, les effectifs du groupe ont fondu de 8.000 postes en 3 ans.
Le "dieselgate" : un scandale qui pèse sur toute l’industrie automobile
Le scandale des logiciels truqués de Volkswagen sur les émissions polluantes a jeté le doute sur l’ensemble des constructeurs. D'ailleurs, une enquête de la répression des fraudes est en cours. Si au terme de ces investigations, des falsifications sont prouvées, le gouvernement a déjà prévenu qu’il poursuivra en justice les marques qui auraient triché.
En France, c’est donc le modèle du "tout diesel" qui risque d'en faire les frais. Cela a même déjà commencé. Aujourd’hui, les voitures diesel ne représentent plus que 52 % des immatriculations. C'était près de 64 % en 2014. Et ce mouvement risque de s'intensifier car les normes européennes sur les émissions polluantes vont être durcies, ce qui va de fait, entrainer des investissements très conséquents pour les constructeurs.
Carlos Ghosn, le patron de Renault le dit très clairement : "cela va alourdir le coût de la voiture". On comprend donc mieux l’insistance des marques pour mettre en avant les progrès des voitures électriques. Leur marché reste pourtant plus qu’anecdotique : l’électrique, c'est seulement 1% des ventes de voitures en France.
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