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Grandes marées : l'inéluctable recul du littoral d'Aquitaine

Angoisse sur la côte aquitaine ce week-end avec l'arrivée des grandes marées. Coefficient 114 samedi. La mer monte et elle ronge le littoral atlantique. Un phénomène ancien, connu, mais dévastateur. France info est ce matin à Soulac-sur-Mer, petite station balnéaire tout près de l'estuaire de la Gironde. Là-bas, des bâtiments ont été évacués, d'autres sont carrément tombés dans l'océan. Reportage d'Anne Lamotte.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Franceinfo (Franceinfo)

Il ne reste pas grand chose aujourd'hui
de l'école de surf de Soulac. Juste un préfabriqué qui résiste tant bien que mal au-dessus
du vide. Quelques mètres plus bas, c'est l'océan qui ne cesse de ronger la
plage et qui a déjà englouti il y a quelques semaines une partie des bâtiments.
D'après Marcelin Sautour, le patron de l'établissement, jusqu'à 20
mètres de plage ont été perdus en un mois seulement. Alors il n'a pas le choix, il doit reculer et aller installer son école un peu plus loin.

Non loin de cette école, ce sont des
logements qui sont évacués. Parmi eux, Le Signal . C'est le symbole de cette
érosion du littoral aquitain. C'est un immeuble isolé sur le front de mer de
Soulac, au-dessus du vide lui aussi. Quand il a été construit en 1967, ses occupants devaient marcher 200 mètres pour aller se baigner. Aujourd'hui
les vagues sont là, au pied du bâtiment. Du coup, cette semaine, il a été
évacué.

Que font les autorités ?

Face à l'avancée de l'océan, les autorités ré-ensablent, en urgence. Tous les jours à Soulac, environ 5.500 tonnes
de sable sont entassés devant les bâtiments les plus menacés. Il y a d'abord Le Signal , mais il y a aussi une vieille villa, qui tient encore on
ne sait comment sur sa falaise. La montagne de sable déposée à ses pieds
va-t-elle la sauver ? Georges, croisé devant la bâtisse, est plutôt sceptique. "Avec
les grosses marées qui arrivent, s'ils ne font rien demain pour la protéger un
peu mieux, lundi elle est à l'eau
", prédit le promeneur qui décrit le sable, censé consolider la dune, qui "glisse" et qui "décroche".

Reste que personne n'est vraiment
étonné ici car cette érosion des côtes est un phénomène naturel, vieux de plus
d'un siècle. La faute aux tempêtes, à la houle, aux courants, à la pénurie de
sédiments entre autres. Les facteurs sont multiples, archi connus et
inéluctables. Ici la mer gagne sur le sable de un à trois mètres en moyenne
par an.

Aujourd'hui, il faut repenser ou
réparer dans un premier temps les stations. A Soulac, le maire Xavier Pintat a prévu des travaux cette année sur les deux digues qui
protègent la commune. Budget : trois millions d'euros. On se veut
rassurant à Soulac, et on promet que l'école de surf va rouvrir dés le
mois d'avril.  Il faut dire que la
commune compte 3.000 habitants l'année, 50.000 l'été.

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