L'intervention française au Mali vue de Bamako : l'espoir d'une revanche
Bamako accueille près de 50.000 personnes déplacées du nord dont le maire de Gao, Sadou Diallo. Il est informé minute par minute de la situation dans sa ville qu'il a quitté il ya 8 mois. Depuis il n'a cessé de réclamer une intervention militaire pour chasser les djihadistes. En vain jusqu'à jeudi soir, jour de l'intervention de la France :
"Je suis très heureux de l'intervention de la France, très heureux de ces frappes, quelque soit ce qui en sort. Il faut faire la guerre avec eux".
Certains de ces réfugiés ont fui l'application strict de la charia, la loi islamique après avoir tenté de résister contre les terroristes. C'est le cas d'un animateur radio à Gao qui appelait à l'antenne la population à descendre dans la rue pour manifester contre les djihadistes.
Abdoul Malick Maiga était l'animateur de la radio Adaar Khoïma à Gao. Il a réussi à mobiliser la population pour empêcher une amputation publique de la main d'un homme arrêté par les islamistes. les djihadistes ont décidé de lui faire payer. Un jour ils ont fait irruption dans le studio de la radio et l'ont tabassé.
Grièvement blessé, Abdoul Malick Maiga a été découvert par des habitants qui l'amèneront à l'hôpital où il sera soigné avant de quitter Gao pour Bamako où il s'est mis à témoigner des exactions commises dans le nord.
De nombreuses exactions qui ne doivent pas rester impunies affirme Maliki Ibrahim, un avocat chargé des questions judiciaires du Coren, le Collectif des ressortissants du Nord-Mali. Il estime que pour que le désir de vivre ensemble des communautés du nord du Mali ne soit pas hypothéqué à jamais, il serait bon que justice soit rendue:
"Il n'y aura pas de complaisance. Nous avons le listing des auteurs et des complices".
Car le risque c'est que les populations se fassent justice elles mêmes. Il y a des milliers de Maliens qui ont été embrigadés et enrôlés aux côtés des terroristes, certains ont du sang sur les mains, d'autres pas mais une chose est sûre, c'est qu'il y a de nombreux témoins oculaires, il existe des dizaines de vidéos, de photos qui sont autant de documents. Mais est-ce que la justice malienne aura les moyens de travailler, c'est une autre histoire.
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