La journaliste Camille Lepage victime du chaos centrafricain
A Bangui, les écoles ont rouvert et l'activité économique a repris. Mais dès que l'on s'éloigne de la capitale les violences atteignent des degrés inouïs. D'un côté les anciens rebelles musulmans en déroute, les ex-séléka, qui multiplient les pillages et les exactions. De l'autre les anti-balaka, les milices chrétiennes qui les pourchassent. Le centre et le nord du pays sont aux mains des coupeurs de route et les scènes d'horreur sont quasi quotidiennes. Comme ces treize personnes enfermées de force dans une maison et brûlées vives samedi dernier. Les Français de Sangaris comme les soldats africains de la Misca sont impuissants. Michael Zummstein est photographe, il suit le conflit depuis ses débuts en mars 2013 et constate que la situation "pour nous journalistes, est devenue extrêmement délicate".
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On le voit bien, les journalistes étrangers doivent faire preuve de la plus grande prudence, même s'ils ne sont pas visés directement. Les journalistes centrafricains, eux, ils sont vraiment pris pour cibles. Il y a quinze jours deux d'entre eux ont été blessés par balles et poignardés, chez eux, après une attaque de musulmans de leur quartier. Mais ce n'est que l'épilogue d'une situation qui dure depuis plus d'un an.
D'où le constat de Christophe Deloire, directeur général de reporters sans frontières. "Il y a tellement de menaces contre les journalistes et notamment les journalistes centrafricains que certains ont dû renoncer à leur mission."
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