Mondial : le Brésil en ébullition sociale
A quelques jours du début de la Coupe du monde de football au Brésil, la situation à Sao Paulo était tendue. Les employés du métro étaient en grève pour réclamer de meilleures conditions de travail, et ils ont été rejoints lundi par une centaine de personnes. Si la situation s'est finalement détendue, avec la suspension du mouvement, ça reste le scénario catastrophe que les autorités brésiliennes redoutaient. Le chaos des grèves, des manifestations de juin dernier en pleine Coupe des confédérations. C’est la deuxième fois que la fête du football est perturbée. Les employés du métro "prennent en otage un des seuls moyens de transport pour arriver au stade " (qui accueille le match d’ouverture), explique Stéphane Rosembaum, journaliste à la télévision Bandeirantes de Sao Paulo.
"Il faut professionnaliser la police face à cette contestation sociale. Pour l'instant c'est une police d'amateurs qui génère ce chaos violent" (le président d'une association de policiers)
L’intervention musclée des forces de l’ordre envers les manifestants est critiquée même par des policiers. Vanderlei Ribeiro est président de l’Aspra, associação de praças da policia militar e do Rio de Raneiro. Il estime qu’il faut "réformer cette police pour en finir avec le modèle militaire, incapable de gérer les conflits sans frapper ". Pour lui il faut "professionnaliser la police ". Finalement,
La CUT, la centrale unitaire des travailleurs n’appelle pas à une grève générale. "Notre centrale n’approuve pas les arrêts de travail opportunistes qui peuvent profiter de la Coupe du monde ", explique Marcel Rodrigues, porte-parole du syndicat à Rio de Raneiro. Voilà pour le discours officiel mais un détail interpelle… le tee-shirt de Marcelo qui en dit long sur l’état d’esprit de la CUT par rapport à la Fifa.
Outre la grève des employés du métro, il y a également une grève des vigiles de sécurité des banques. Depuis qu’ils ne sont plus postés devant les agences bancaires, les retraits d’espèces aux guichets ne sont plus assurés pour des raisons de sécurité. Les clients doivent utiliser les distributeurs de billets et automatiques pour gérer des opérations, ce qui provoquent de longues files d’attente dans les banques et de la révolte : "Bien sûr que c’est ennuyeux ces vigiles en grève, ça fait 28 jours que ça dure ", explique une dame, "ils réclament de meilleures conditions de travail et des hausses de salaire eux aussi, et nous là-dedans on fait quoi ? Les banques verrouillent leur porte par sécurité, on ne peut plus voir personne et tout ça à cause de la Coupe du monde, ça commence à bien faire ".
Un peu plus loin, un chauffeur de taxi confie : "Dans ce pays seul Dieu et la passion du ballon font des miracles. On verra si la statue du christ de Rio et les pieds en or de Neymar ont le pouvoir de changer la grogne sociale en allegria ".
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