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Plongée dans le secteur du jeu vidéo à la française

Ils vont être une fois de plus les cadeaux phares sous le sapin. Les jeux vidéo. Avec la sortie des nouvelles consoles, PS4 et XBOX one, le secteur connaît un coup de boost. En France, il emploie 3.000 personnes et fonctionne bien même si la tentation des délocalisations existe pour les champions français qui regardent avec envie des territoires plus attractifs, Québec en tête. 
Article rédigé par franceinfo
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Un studio de jeux vidéo, comme celui
d'Ubisoft installés à Montreuil, ce sont des centaines d'ordinateurs qui côtoient
des bornes d'arcade, des baby-foot à côté desquelles sont posées des corbeilles
de fruit.

Et pour la création de Just dance,
ce jeu qui vous fait danser et bouger devant la télé, la musique est également omniprésent.
Le tout dans une ambiance cool et détendue. "On a la BNP a côté de chez
nous. Les employés ont le même âge que nous et ils ont en
costard-cravate"
, souligne Olivier Adehl, game designer, c'est-à-dire l'un
des concepteurs de Just dance 2014, "nous cela ne pose pas de problème si
l'on vient en short et en tongs".

Plusieurs années de travail sur certains jeux

Dans le grand espace réservé à la
création du jeu, les graphistes travaillent avec les programmeurs, les
danseurs, les chorégraphes, les ingénieurs du son. S'il y a 30 ans, un
programmeur de génie enfermé dans son garage suffisait pour créer un jeu ce
n'est plus le cas. Cela met du temps et mobilise les énergies explique
directeur créatif de Just Dance. Alkis Argyriadis : "Pour Just Dance, on a
jusqu'à 300 personne qui travaillent sur le titre pendant un an. D'autres
grosses productions – comme Assassin's Creed – mettent beaucoup plus de temps."

Des années de création donc et
plusieurs centaines de personnes avec un budget colossal. Le jeu le plus cher
de l'historie, GTA5 crée par Rockstar a avoisiné les 270 millions de dollars,
partagés en création et marketing.

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Excellence de la formation

Dans ce secteur on n'hésite
d'ailleurs pas à parler de "french touch", de touche française. Les
français sont respectés dans le domaine, grâce notamment à l'excellence de la
formation délivrée dans les écoles spécialisée. L'Enjmin à Angoulême, les
Gobelins à Paris, ou encore Supinfogame à Valenciennes. Dans cette dernière les
étudiants vont pendant cinq ans découvrir toutes les coulisses de l'industrie
vidéo ludique.

"L'objectif de la formation est
que les étudiants réalisent le métier de leur rêve"
, détaille Laure
Casalini, la directrice de Supingogame. "Et à la fin de leurs études, ils
auront réalisé des jeux sur tous les supports. Car on ne fait pas un jeu sur
console comme on le fait sur smartphone."

"Possibilité d'univers infinis"

L'arrivée des réseaux sociaux et des
smartphones a d'ailleurs bouleversé le secteur. Selon les derniers chiffres
publiés par le syndicat national du jeux vidéo dans son livre blanc, la
catégorie qui joue le plus est celle des femmes âgées de 30 à 50 ans. La
population de joueurs se féminise. Et les femmes arrivent aussi dans le monde
de la création. "Je voulais faire du cinéma d'animation, mais finalement
je me suis tournée vers le jeu vidéo qui offre plus de possibilités de création
dans un univers infini"
, explique Pauline en première année à Supinfogame.

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Pourtant en France, le secteur est
en crise, en dépit de l'existence de champions industriels français qui vendent
des jeux par millions. Les entreprises françaises sont nombreuses à se
délocaliser à l'étranger. Trois studios en France pour Ubisoft, et 25 en dehors
de nos frontières ou de nombreux pays ouvrent grands leurs bras pour attirer
les sociétés, créatrices d'emplois et de valeurs. "Notre compétitivité est
amoindrie par rapport à ce que d'autres pays font. Le Canada a massivement investi
sur ce secteur. On avait 10.000 salariés en France en 2.000, il n'y en a plus
que 3.000. Dans la même période de temps, le Canada est passé de presque rien à
15.000 employés".

En ce moment, les entreprises du
secteur discutent avec les pouvoirs publics pour relancer des dispositifs
d'aide et tenter d'augmenter la compétitivité des entreprises de Jeux vidéo
françaises. 

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