Cet article date de plus d'onze ans.

Sida : hommes mariés et homosexualité, un comportement à risques

On les appelle des "populations invisibles". Ce sont des hommes, le plus souvent mariés, qui tout en se revendiquant hétérosexuels ont des relations avec d'autres hommes. Ils vivent une double sexualité : d'un côté une vie normale d'homme marié, parfois avec des enfants, et de l'autre une vie sexuelle cachée. Une association a entrepris de les alerter sur les risques qu'ils prennent, et font courir à leurs partenaires.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
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Ces hommes qui disent aimer
leur femme ressentent une envie irrésistible d'avoir des relations avec d'autres
hommes. Leur vie habituelle et le déni de leur homosexualité ont une
conséquence grave : dans la majorité des cas, ils ne se protègent pas lors
de leurs relations avec d'autres hommes. Le risque est donc important qu'ils se
contaminent et transmettent ensuite le virus à leur femme.

Une association, HF
Prévention
, va à leur rencontre pour les informer sur les risques qu'ils
prennent et tenter de les inciter à se protéger. Financée par l'ARS
Ile-de-France, par le Conseil Régional d'Ile-de-France et grâce aux dons du
Sidaction, l'association dispose d'un camping-car qui stationne dans les lieux de
rencontres, et en particulier dans des forêts autour de Paris.
Des maraudes
sont organisées. Par groupe de deux, les bénévoles de l'association proposent
des préservatifs mais aussi des tests rapides de dépistage.

La plupart de ces hommes "n'ont jamais utilisé de préservatifs "

A bord du
camping-car, une simple goutte de sang est prélevée sur le bout du doigt ;
en une minute ce test permet de savoir si la personne est ou non contaminée par
le virus du SIDA. Cette prévention et ce dépistage sont importants car comme le
dit le président de HF Prévention, Jérôme André, "souvent ces hommes n'ont
jamais utilisé de préservatifs. Du coup ils prennent un risque important et
sont contaminables car ils ne se protègent pas"
.

Aucune étude ne
permet de connaître l'ampleur du phénomène mais l'association surveille une
vingtaine de lieux autour de Paris qui sont fréquentés en moyenne, chaque jour,
par 150 à 250 hommes. Une population qui est difficile à soigner car, même
après avoir été dépistés, ils gardent le silence auprès de leur femme. Pour le
Professeur Alain Sobel, de l'Hôpital Hôtel Dieu à Paris, "un
traitement ça suppose de prendre des médicaments chez soi et c'est très
difficile lorsque l'on est clandestin y compris à son domicile"
.

L'an
dernier, sur 621 personnes testées en Ile-de-France parmi cette "population invisible", 16 ont découvert leur séropositivité et un
sur deux n'avait jamais fait de test. 

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