Interviewer des personnalités controversées : entre tribune et information d'intérêt public
Peut-être encore davantage sur le service public où les auditeurs -contribuables - sont tous indirectement actionnaires, les journalistes ont une responsabilité vis à vis des auditeurs quant aux choix de leurs invités.
Car les autoriser à passer derrière le micro, c'est tout d'abord leur offrir un espace d'expression - et de possible justification de leurs actes. Mais c'est aussi pour le journaliste, prendre le risque d'avoir l'air de cautionner les faits qui lui sont reprochés aux yeux des auditeurs. "On passe donc plus facilement sur vos
antennes lorsqu'on est un voyou que lorsqu'on est un honnête citoyen?" s'interroge un auditeur avec une pointe d'ironie .
** Le médiateur donne la parole à Jean Leymarie (l'Hyper Revue de Presse sur France Info) suite à l'invitation, le 28 juin dernier, de Didier Caulier. Le septuagénaire qui avait participé au "casse du siècle" dans une banque (Société Générale) de Nice en 1976, venait faire la promotion du livre qui revient sur les faits : "Confessions d'un braqueur" (Edition Nouveau Monde).
Pour Jean Leymarie : "inviter pour débattre ne sous-entend pas "cautionner" les propos ou les actes de l'invité. D'ailleurs, aucune règle systématique ne devrait s'appliquer dans le choix des invités, même les plus controversés d'après lui. En réalité, chaque "cas" mérite d'être l'objet d'un questionnement particulier" .
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