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Le rendez-vous du médiateur.La place des femmes sur franceinfo : des auditeurs vigilants

La place des femmes sur nos antennes, voilà un sujet qui suscite bon nombre de messages de nos auditeurs.

Article rédigé par franceinfo, Bruno Denaes
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Des participantes aux Jeux olympiques d'hiver de Pyeongchang (Corée du Sud) décrivent à franceinfo les inégalités hommes-femmes dans leurs sports. (FRANCEINFO)

Après la Journée internationale des droits des femmes du 8 mars, le médiateur de Radio France, Bruno Denaes fait le point avec Bérénice Ravache, directrice de FIP, et présidente du comité diversité de Radio France. Les auditeurs se demandent pourquoi les femmes n'ont pas une place équitable avec les hommes sur l'antenne de franceinfo.

Pourquoi dans l’émission "Les Informés de franceinfo" entend-on si peu de femmes ? "Cela ne semble choquer personne", nous écrit Géraldine. "Quand j’interpelle les directeurs de rédaction des différentes chaînes sur ce sujet, ils me répondent qu’il est difficile d’inviter une femme pour parler de sujets différents dans une même émission"...

Il y a deux phénomènes

"Les journalistes et les producteurs se tournent vers des personnalités qu'ils connaissent et ce sont souvent des hommes, précise Bérénice Ravache. En 2015 Radio France a noué un partenariat avec le site expertes.fr pour donner l'accès au personnel d'antenne à un carnet d'adresses de 3 000 femmes expertes dans des domaines différents.
Dans l'émission 'Les informés' il y a un autre phénomène, celui de l'auto-censure des femmes, qui considèrent qu'elles ne peuvent pas parler des sujets qu'elles ne maîtrisent pas complètement".

Sur la question de la parité des invités, Radio France s’était engagée activement à améliorer la situation. Qu’en est-il ?

"Les efforts faits par Radio France commencent à payer. En 2017, la place des femmes sur l'ensemble des antennes du groupe est de 39%, pour franceinfo on en est à 35%, ce qui représente tout de même une progression de 26% par rapport à 2016", souligne Bérénice Ravache.

Il y a aussi toutes ces remarques qui s’apparentent à du "sexisme ordinaire" et que les auditeurs – vigilants – nous signalent. Ce présentateur qui évoque son homologue de la télé qu’il aimerait rencontrer pour son physique avenant. Cette phrase d’un autre temps : "Nathalie Baye lui a donné une fille". Ou cette habitude d’appeler les personnalités femmes par leur prénom : Brigitte, Ségolène, Hillary, mais évidemment pas Emmanuel ou Donald.

Les remarques des auditeurs aident-elles dans l’action du comité diversité ?

"Le retour des auditeurs est précieux. C'est pour cela que le comité diversité a souhaité la présence de Bruno Denaes à ses côtés. C'est efficace pour faire évoluer les mentalités".

Le sport au féminin...

...Et sa très faible présence sur nos antennes. Dernier exemple en date. "Vous ne cessez de parler des rugbymen français, nous reproche Julien. Pourtant, ils accumulent les mauvais scores. L’équipe féminine, elle, enchaîne les victoires ; vous n’en parlez pas et vous oubliez même de donner ses résultats".

"Le traitement du sport au féminin est le même dans tous les médias : il y a du travail, reconnaît Bérénice Ravache... Si, on avait traité les résultats du tournoi des six Nations le 3 février avec la victoires des Françaises.Le comité diversité a d’ailleurs fait réaliser une étude sur la perception de la diversité  sur nos antennes."

Comment se positionne franceinfo ?

"franceinfo s'adresse à tous. Elle contribue au pluralisme des opinions et des idées. 63% des auditeurs estiment que la parité y est respectée. S'agissant de lutte contre le sexisme, ils considèrent à 64% qu'elle est bien traitée. Quant au sport, il est insuffisamment traité sur les performances féminines sur cette chaîne" conclue la directrice de FIP.

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