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Les temps de parole pendant la campagne électorale

En ce week-end électoral, Jean-Christophe Ogier, adjoint au Secrétaire général de l’information de Radio France, en charge du temps de parole, revient sur les règles en vigueur pendant la campagne électorale.

Article rédigé par franceinfo, Emmanuelle Daviet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Le studio 421 de franceinfo. (AURÉLIEN ACCART / FRANCE-INFO)

Emmanuelle Daviet, médiatrice des antennes de Radio France, reçoit dimanche 10 avril, Jean-Christophe Ogier, adjoint au secrétaire général de l’information de Radio France, pour parler de la gestion du temps de parole octroyé à chaque candidat lors de cette dernière ligne droite de la campagne présidentielle.

Emmanuelle Daviet : Pourquoi le pluralisme n’est-il pas imposé à la presse écrite, mais à la radio et à la télévision ?

Jean-Christophe Ogier : Tout remonte à la révolution. La révolution, c’était la liberté d’expression enfin saisie après le despotisme, donc des placards sur les murs des journaux qui circulaient. C’est pour ça que le pluralisme de la presse écrite s’est instauré dès le départ. En revanche, la radio, c’est un outil, une technologie qui est née en 1921 en France en tout cas, avec l’émetteur de la tour Eiffel, et qui n’était qu’une radio unique pendant longtemps, qui était la voix de la France.

Il a fallu attendre longtemps pour légiférer et finalement, le pluralisme à la radio, puis à la télé, c’est un combat progressif qui s’est mis en place. Il a fallu attendre, par exemple 1969, c’est-à-dire après mai 68, pour qu’enfin l’ORTF, qui était le seul diffuseur sur le territoire national, se dise "on va donner un tiers de temps de parole au gouvernement, un tiers de temps de parole à la majorité qui soutient le gouvernement et un tiers de temps de parole à l’opposition".

Avant ça, il n’y avait rien et la loi a évolué petit à petit parce qu’il fallait prendre en compte aussi le fait qu’il y avait des partis qui ne représentent ni la majorité ni l’opposition, qu’il y avait aussi des partis qui ne sont pas au Parlement, ni à l’Assemblée, ni au Sénat. Donc, la loi d’abord et puis, l’autorité de régulation a évolué petit à petit pour arriver aujourd’hui au fait que nous avons un pluralisme très développé sur les antennes.

Précisément, le temps de parole au cours de la campagne s’articule en différentes phases. Pouvez-vous nous les rappeler ?

En fait, il y a trois phases. Depuis le 1er janvier, il y a eu une première phase de campagne qui était l’équité, c’est-à-dire chaque candidat déclaré ou présumé (il suffisait que vous ou moi, on dise je suis candidat, on avait le droit de se faire entendre) mais je dirais au regard de ce que nous pesons dans le paysage politique, ce n’est pas le cas de tous les candidats. Ils ne pèsent pas la même chose. Donc on regarde les élections précédentes, quels sont le nombre d’élus que nous pouvons représenter, les groupes parlementaires, etc. 

La deuxième phase, c’est toujours l’équité, que je viens de définir, plus des tranches comparables parce qu’on ne peut pas donner la parole aux plus importants, par exemple le matin et puis reléguer les petits dans la nuit.

Depuis 15 jours, nous sommes entrés dans la dernière phase, à savoir celle de l’égalité absolue, plus exposition comparable.

Certains estiment qu’avec ces règles, on fait davantage de comptabilité que de politique. Dans les faits, pose-t-elle de réelles difficultés pour être appliquée sur l’antenne ?

À france info par exemple, qui est une chaîne d’information en continu, où il y a beaucoup de politiques à l’antenne le matin, à midi, le soir. C’est une contrainte extrême qui est respectée, d’essayer de faire en sorte que dans la dernière période, chacun ait le même temps de parole, chacun ait le même temps d’antenne, quelle que soit la tranche exposée.

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