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Le vrai du faux. Assemblée nationale : le RN va-t-il présider un groupe d'étude sur l'antisémitisme ?

Le vrai ou faux Joanna Yakin, Thomas Pontillon, Gérald Roux et Emilie Gautreau Du lundi au vendredi à 5h55 et 7h34.

D'après un document partagé sur les réseaux sociaux, la présidence du groupe d'étude parlementaire consacré à l'antisémitisme a été attribuée au Rassemblement national. La présidente de l'Assemblée nationale dément. Si la décision définitive n'est attendue que début décembre, le RN s'est bien pré-positionné sur cette thématique. 

Article rédigé par franceinfo, Joanna Yakin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
L'Assemblée nationale, le 31 octobre 2022. (GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP)

C'est une liste de groupes d'études à l'Assemblée nationale partagée sur Twitter qui suscite l'indignation. Dans ce document avec en-tête de l'Assemblée nationale sont listés toute une série de groupes d'étude. Ces groupes d'étude correspondent à des groupes constitués de députés et chargés d'assurer un suivi juridique et technique par sur des thématiques précises (par exemple la chasse, l'eau, les déserts médicaux...). Sauf qu'à côté du groupe de travail sur l'antisémitisme, dans la colonne présidence, figure le nom du RN. 

Le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) a notamment interpellé directement la présidente de l'Assemblée nationale lui demandant de tout faire "pour empêcher ça". La Licra et plusieurs députés se sont également insurgés. 

Interpellée, la présidente de l'Assemblée nationale a démenti cette information dans un communiqué partagé sur Twitter. "Cette affirmation est fausse", écrit Yaël Braun Pivet, rappelant "qu'aucune liste, aucune création, aucune attribution n'est actée avant la décision du bureau de l'Assemblée" attendue le 7 décembre. Interrogée mercredi 9 novrembre à ce sujet sur France 5, la présidente de l'Assemblée nationale a même déploré le fait de devoir parler "quelque chose qui en réalité n'existe pas". 

Si rien ne sera effectivement acté définitivement avant le 7 décembre, le RN est toutefois bien candidat à la présidence de ce groupe d'étude sur l'antisémitisme et une "pré-attribution" des présidences a bien eu lieu à l'issue d'une réunion de travail qui s'est tenue mardi 8 novembre. Au cours de cette réunion, les présidents des groupes politiques ont été appelés à se positionner tour à tour sur un choix de thématiques.

Sébastien Chenu, vice-président du RN et président de la délégation du bureau de l'Assemblée chargée des groupes d'étude, assure que le Rassemblement national est le premier parti à s'être positionné sur l'antisémitisme. 

Sylvain Maillard, qui représentait le parti Renaissance à cette réunion confirme. Son parti avait choisi en première intention les thèmes de la chasse et des jeux vidéos, pensant pouvoir ensuite ajouter l'antisémitisme parmi la vingtaine de groupes d'études que devait choisir Renaissance. En entendant le RN se positionner rapidement sur le thème de l'antisémitisme, Sylvain Maillard assure toutefois avoir immédiatement manifesté son opposition. Contacté, le député du parti présidentiel assure qu'il s'agit d'"une ligne rouge" et que son groupe s'opposera à ce que le RN ait cette présidence.

En résumé, la liste des groupes d'étude et leur présidence n'est pas encore définitive, sa version finale est attendue début décembre. Le RN s'est bien pré-positionné pour présider le groupe d'étude sur l'antisémitisme, mais des tractations et des "échanges" de présidence peuvent encore avoir lieu.

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