"Avec un quart des jeunes au chômage, faut pas s'étonner qu'ils votent FN" ?
Si les scores du Front national peuvent en partie s'expliquer par le sentiment de déclassement social dans certains territoires, comme l'a montré le démographe Hervé Le Bras, Nicolas Sarkozy fait au moins deux raccourcis dans sa déclaration.
D'abord sur le taux de chômage des jeunes. D'après l'Insee, au troisième trismestre, 24,6% des actifs âgés de 15 à 24 ans sont sans emploi. Sauf que, contrairement à ce que laisse entendre l'ancien président, sur l'ensemble des 7,2 millions de jeunes Français de 15 à 24 ans, il n'y a pas un quart de chomeurs mais moins d'un sur dix. Tout simplement parce que le chômage ne peut logiquement concerner que les jeunes actfs, c'est-à-dire disponibles sur le marché de travail. Et ils ne sont qu'une petite minorité à être dans ce cas, comme le montre les chiffres de la Dares.
Sur le vote Front national et les jeunes, on ne connaît pas encore le profil des électeurs du premier tour des régionales. Mais si l'on en croit une enquête Ipsos Sopra Steria menée la semaine dernière, 35% des 18-24 interrogés avaient l'intention de voter Front national contre 21% à la fois pour le PS et Les Républicains. Sauf qu'il faut quand même nuancer. Cette enquête nous dit aussi que 65% des 18-24 ans ne comptaient pas aller voter dimanche. En clair : sur 100 jeunes électeurs, 35 sont allés voter au premier tour et sur ces 35, 12 ont voté FN (contre 7 pour le PS et Les Républicains). De quoi relativiser.
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