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"Deux fois plus de créations d'entreprises dans les quartiers défavorisés" ?

D'après la secrétaire d'Etat à la ville, Myriam El Khomri, "Vous avez deux fois plus de créations d'entreprises dans ces quartiers. Mais elles sont beaucoup plus fragiles." Du vrai et du faux.
Article rédigé par Antoine Krempf
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Myriam El Khomri affirme qu'il y a deux fois plus de création d'entreprises dans les quartiers défavorisés © Maxppp)

Faux sur les "deux fois plus de créations"

D'après les chiffres de l'Insee, le taux de création d'entreprises en France avoisine les 15% ces dernières années, alors que le taux d'installations (création + relocalisation) dans les quartiers défavorisés est légèrement supérieur à 20%. La secrétaire d'Etat à la Ville exagère donc en affirmant qu'il y a "deux fois plus de créations d'entreprises dans ces quartiers ". 

Ceci dit, il y a effectivement plus de création dans les quartiers les plus défavorisés qu'ailleurs. Et c'est surtout grâce à la centaine de zones franches urbaines, devenues territoires d'entrepreneurs cette année.

Ce dispositif, lancé il y a maintenant 18 ans, prévoit d'importants allégements de charges pour les entrepreneurs. Notamment, l'exénoration totale de l'impôt sur les bénéfices sur les cinq premières années.

Deux conditions : la moitié des effectifs en CDI et CDD doit résider sur place et la moitié des salariés embauchés après l'implantation doit également habiter sur le territoire.

Vrai sur la "fragilité des entreprises"

Malgré les aides publiques, l'ensemble des exonérations des charges et cotisations a représenté 419 millions d'euros en 2011, les entreprises installées en zones franches urbaines sont effectivement plus fragiles qu'ailleurs. Moins d'une société sur cinq lancées au début du dispositif était encore en vie dix ans plus tard.

Quel impact sur les quartiers défavorisés ? D'après l'Insee, les zones franches urbaines lancées à la fin des années 90, "l’effet cumulé sur l’emploi de ces zones aurait été compris entre 41.500 et 56 .900 postes supplémentaires ". Ceci dit, les effets stagnent depuis plusieurs années. Depuis le début de la crise en 2008, l'emploi salarié est même en lègère baisse dans ces quartiers.

Sources

Rapport d'information parlementaire sur les zones franches urbaines, Assemblée nationale mais 2013

Avis du Conseil économique et social sur les zones franches urbaines, janvier 2014

Rapport 2014 de l'Observatoire national des zones urbaines sensibles

Les zones franches urbaines : quel effet sur l'activité économique ? Insee Analyses, mars 2012

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