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Gaz de schiste : "Les États-Unis reviennent en arrière" selon Ségolène Royal

La ministre de l'Écologie est toujours aussi opposée à l'exploitation des gaz de schiste en France. Sur France Info, elle affirmait même mardi matin, pour appuyer son propos, que "les États-Unis reviennent en arrière sur cette bulle spéculative". Vrai ou faux ?
Article rédigé par Antoine Krempf
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Ségolène Royal dit-elle vrai sur l'exploitation des gaz de schiste aux États-Unis ? © REUTERS/Christian Hartmann)

"Les États-Unis reviennent vraiment en arrière sur cette bulle spéculative " des gaz de schiste, affirmait mardi matin sur France Info la ministre de l'Écologie Ségolène Royal. Globalement, cette affirmation est fausse, même s'il y a (aussi) du vrai. Explications.

La première partie de la phrase n'est pas exacte. "Ce n'est pas vrai du tout, affirme même Francis Perrin, directeur de la rédaction de Pétrole et gaz arabes, ils vont en avant ". Avec plus de 293 milliards de mètres cube produits en 2012 et une tendance qui reste à la hausse -, et près de 500.000 forages d'exploitation de gaz de schiste actifs, notamment au Texas et en Pennsylvanie, les États-Unis sont loin de revenir en arrière sur ce terrain. Depuis dix ans et les premiers forages dans le pays, la production n'a jamais cessé d'augmenter. D'ailleurs, l'administration Obama n'a pas l'intention de freiner cette croissance, même si le président américain entend développer les énergies renouvelables. Même si elles ont été revues à la baisse ces derniers mois, les réserves sont immenses aux quatre coins du pays. Et les États-Unis devancent la Russie en tant que premier producteur mondial de gaz.

  (Les principales réserves de gaz de schiste dans le monde © Idé)

L'exploitation, de moins en moins rentable

Pourtant, il y a une réalité actuellement aux États-Unis : l'exploitation des gaz de schiste est de moins en moins rentable. Les grands groupes industriels qui avaient foncé tête baissée dans le secteur refléchissent beaucoup plus aujourd'hui, échaudés par les importantes pertes engendrées par le forage et l'exploitation. En 2013, les grands groupes ont perdu des milliards de dollars, selon les analyses de plusieurs experts financiers et économiques.

De plus, alors que l'abondance de la ressource avait fait baisser les prix dans les premières années du boom des gaz de schiste, la réalité est bien différente aujourd'hui. Les prix du gaz stagnent, voire augmentent ces derniers mois. Sans compter que l'opinion américaine est de plus en plus consciente, plusieurs sondages le montrent, des problèmes écologiques que pose la fracturation hydraulique, la méthode d'extraction tant décriée. Ce n'est cependant pas ce dernier point qui fait reculer les compagnies industrielles, qui se tournent en fait désormais vers l'exploitation du pétrole de schiste, bien plus rentable.

Sources

Les statistiques de l'Agence internationale de l'énergie

Le gaz de schiste est-il une "bulle spéculative", article de Challenges

La production de gaz de schiste aux États-Unis, sur le site de l'Agence américaine de l'énergie

Le Plus numérique du Vrai du Faux

Une photo a une nouvelle fois créé l'étonnement de milliers d'internautes la semaine dernière. On y voit un avion, présenté comme étant un Concorde volé en 1971, coincé dans le jardin d'un particulier à Toulouse.

En fait, en jetant un coup d'oeil plus attentif, on débusque bien vite la supercherie : sur l'une des ailes, le sigle CCCP, pour URSS... Car il s'agit en fait d'un Tupolev abandonné, plus ou moins exposé en Russie, à Kazan très exactement, comme le montre ce site en anglais. L'occasion de découvrir avec ce "fake" le site Radio Cockpit, un Gorafi version aéronautique.

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