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L'État est-il condamné chaque année pour des autorisations de chasse d’oiseaux protégés ?

L'eurodéputé EELV Yannick Jadot dénonce l’attitude du gouvernement sur ce dossier environnemental, alors que les oiseaux sont menacés partout dans le monde.

Article rédigé par franceinfo, Gérald Roux
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Une oie sauvage, dans le parc ornithologique du Marquenterre, en baie de Somme. (AURELIEN MORISSARD / MAXPPP)

Alors que les oiseaux sont menacés partout dans le monde, Yannick Jadot a critiqué l’attitude de l’État vis-à-vis des chasseurs sur France Inter jeudi 19 septembre. Pour l’eurodéputé Europe Ecologie-Les Verts, "la justice condamne tous les ans ce gouvernement parce qu'il offre des abattages d'espèces menacée aux chasseurs".  

Yannick Jadot dit vrai  

La déclaration du leader écologiste est vraie. L'État est régulièrement condamné depuis des années sur des autorisations de chasse abusives. Pour être tout à fait précis, cela ne concerne pas uniquement "ce gouvernement", comme le dit Yannick Jadot, mais de nombreux gouvernement depuis les années 2000. La France a d'ailleurs reçu en juillet un avertissement de la Commission européenne à ce sujet. Il existe notamment deux oiseaux protégés que les chasseurs peuvent viser grâce à aux décisions de l’État : l'oie cendrée et le grand tétras.    

Les oies cendrées chassées au-delà de la date limite

Le premier animal est l’oie cendrée, un oiseau migrateur de 1,6 mètre d’envergure qui traverse la France à deux reprises dans l’année, dont une fois en hiver pour aller vers ses sites de reproduction dans le nord de l’Europe. Normalement, les chasseurs ne peuvent lui tirer dessus que jusqu'au 31 janvier, conformément à une directive européenne. Mais cette année encore, le gouvernement français a publié un arrêté, au dernier moment, le 31 janvier, pour prolonger la chasse des oies cendrées, au motif qu'il y en aurait trop.

Ce que contestent les associations de protection des animaux, qui ont saisi la justice. Le Conseil d'État s'est prononcé le 6 février et a suspendu l'arrêté. Pendant ce laps de temps, les chasseurs ont tout de même obtenu un bonus d'une petite semaine. Depuis, 2001, l'État a été condamné à douze reprises pour ces prolongations de chasse.    

Le grand tétras illégalement chassé  

En dehors des oies cendrées, l'État est également condamné régulièrement pour une autre espèce d'oiseau, le grand tétras, une sorte de coq de bruyère emblématique des Pyrénées. Mais voilà, depuis 2008, chaque année, la chasse au grand tétras est autorisée par arrêté préfectoral dans les Hautes-Pyrénées et en Ariège. Chaque année, les associations écologistes contestent les arrêtés devant la justice et chaque année, le tribunal administratif de Pau donne raison aux associations en suspendant les arrêtés.

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