La France a-t-elle "évité de rouvrir" des centrales à charbon pour produire son électricité ?
C’est ce qu’a affirmé le porte-parole du gouvernement Olivier Véran sur France Inter.
Alors que les livraisons de gaz russe ont baissé en raison de la guerre en Ukraine, plusieurs pays européens se tournent vers le charbon pour alimenter certaines de leurs centrales électriques. Cela pèse logiquement sur leur bilan carbone.
Interrogé sur la manière dont la France fera baisser ses émissions de gaz à effet de serre, le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a répondu mardi 23 août sur France Inter : "On y arrive en évitant de rouvrir des centrales à charbon, contrairement à ce qu'ont du faire un certain nombre de pays européens". Ce que dit Olivier Véran est vrai aujourd'hui mais sera probablement faux demain. On vous explique pourquoi.
Vrai aujourd’hui
Factuellement, la France n'a pas rouvert de centrale électrique au charbon, alors que certains pays européens ont effectivement décidé de recourir à ce combustible pour compenser la baisse des livraisons de gaz russe. L'Autriche va redémarrer une centrale désaffectée ; aux Pays-Bas, les centrales à charbon qui étaient bridées peuvent désormais fonctionner à plein régime ; en Allemagne, on aura également recours à cette énergie en maintenant en activité des centrales qui auraient normalement dû s'arrêter.
Probablement faux demain
Mais ce que ne dit pas le porte-parole du gouvernement, c'est que la France s'est récemment donné les moyens de rouvrir rapidement des centrales à charbon en cas de menace sur sa production d'électricité. C’est écrit noir sur blanc dans la loi sur le pouvoir d'achat votée le 3 août au Parlement. Le texte permet juridiquement de recourir aux centrales à charbon, comme celle de Saint-Avold en Moselle, qui venait de fermer en mars 2022.
Alors que de nombreux réacteurs nucléaires français sont à l'arrêt pour maintenance ou pour cause de pannes, l'arrivée de l’hiver a toutes les chances de provoquer la réouverture de Saint-Avold.
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