Cet article date de plus de neuf ans.

Le FN est élevé dans la région Nord parce qu'elle concentre la misère ?

C'est en tout cas ce qu'affirme Xavier Bertrand. D'après le candidat Les Républicains dans la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie, si les sondages sont favorables au Front nationale c'est que "c'est la région de France où il y a le plus de misère".
Article rédigé par Antoine Krempf
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Xavier Bertrand dit-il vrai sur la misère et la popularité du Front national ? © Maxppp)

Le terme de "misère" utilisé par Xavier Betrand est difficile à définir. Mais si l'on regarde le taux de pauvreté par exemple, en Nord-Pas-de-Calais-Picardie, puisque c'est le nom de la future région, 18% de la population vit sous le seuil de pauvreté (c'est-à-dire avec moins de 989 euros par mois par unité de consommation).

Au classement des régions, c'est juste derrière la Corse. Sur le chômage maintenant, la grande région du Nord a effectivement le taux le plus élevé, plus de 12% de demandeurs d'emploi, devant le nouvel assemblage Languedoc Roussillon Midi Pyrénées.

{% embed infogram a-119330441311772" style="color:#acacac;text-decoration:none;"> a | Create infographics %}  

Un lien avec les intentions de vote pour le Front national ?

 

C'est le cas à première vue. Si l'on reprend les derniers sondages pour les élections régionales de décembre prochain, le Front national est effectivement donné en tête du premier tour dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie et en Languedoc Roussillon Midi Pyrénées. Mais c'est aussi le cas en PACA, alors que le pauvreté et le chômage ne sont pas aussi élevés.

Pour vérifier le lien, il faut donc regarder les scores électoraux du Front national dans les régions les plus pauvres. C'est justement ce qu'a fait le démographe Hervé Le Bras. Dans son prochain ouvrage, "le pari du Front national", le directeur d'études à l'EHESS, explique que la popularité du Front national "correspond à un climat général " de crainte de déclassement dans ces régions. 

Plus concrétement, ce n'est pas forcément chez les plus pauvres où chez les chômeurs que le parti de Marine Le Pen trouve ses électeurs. "Ce sont plutôt des personnes qui ont des diplômes et qui vivent surtout en dehors des grandes agglomérations régionales. Elles se sentent bloquées et n'ont pas le sentiment de participer à la politique menée au niveau local ou national ".

Lancez la conversation

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.