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Le secrétaire d’Etat aux retraites a–t-il dit que les ouvriers meurent plus tôt que les autres salariés car ils fument beaucoup ?

Des messages sur Facebook affirment que Laurent Pietraszewski met en avant le tabac pour expliquer la plus courte espérance de vie dans la classe ouvrière.

Article rédigé par Gérald Roux
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Laurent Pietraszewski. (THOMAS SAMSON / AFP)

En pleins travaux de la commission sur la réforme des retraites à l’Assemblée nationale, la pénibilité des métiers est au centre des discussions entre gouvernement et opposition. L’espérance de vie est plus courte chez les ouvriers que chez les cadres, et les conditions de travail expliquent en grande partie ce phénomène. Sur Facebook et Twitter plusieurs messages affirment que Laurent Pietraszewski explique la courte espérance de vie des ouvriers par leur grande consommation de tabac. Le contenu de ces messages est faux, la cellule Vrai du Faux vous explique pourquoi.

Un message Facebook non sourcé

Voici le message posté le 5 février sur Facebook par le compte "Le réveil citoyen", qui s’oppose à la politique du gouvernement et à la réforme des retraites. La publication a été partagée plus de 2 900 fois à la date du vendredi 7 février.

La publication, qui ne renvoie vers aucune source, affirme que Laurent Pietraszewski a prononcé cette déclaration la nuit précédente à l’Assemblée, donc lors de la séance de commission du 4 février.

Aucune trace écrite ni filmée

Or sur le site de l’Assemblée nationale, aucune déclaration de ce type n’apparait dans le compte-rendu de la séance de la commission du 4 février qui s’est ouverte à 21h30 et a été levée à minuit. Les interventions de Laurent Pietraszewski, filmées, ne portent à aucun moment sur le tabac et les ouvriers. Par ailleurs, contacté par franceinfo, le cabinet du secrétaire d’Etat dément catégoriquement les affirmations des messages Facebook et Twitter publiés depuis le 5 février au sujet des ouvriers qui fument.

Le tabac évoqué, mais pas dans ces conditions

Reste qu’on peut se demander pourquoi ce message surgit au lendemain de la séance de la commission du 4 février. En scrutant le compte-rendu officiel de l’Assemblée nationale, on s’aperçoit que les débats en commission se concentrent à un moment donné sur l’espérance de vie des différentes catégories socio-professionnelles. Un des rapporteurs du projet de loi, le député LREM Nicolas Turquoi, affirme que "la consommation de tabac est également un facteur important qui mériterait d’être pris en compte". Ce à quoi sa collègue la députée LREM Cendra Motin ajoute que "l’Observatoire des inégalités confirme – hélas ! – les propos de notre rapporteur : plus de 38 % des ouvriers sont des fumeurs habituels".

C’est tout ce qui a été dit ce jour-là par des membres de la majorité. Ce qui est vrai, c'est que le tabac frappe particulièrement durement les ouvriers. Et cela, même quand ils ne sont pas eux-mêmes fumeurs. La dernière enquête de Santé publique France sortie vendredi 7 février révèle que "les ouvriers sont quatre fois plus nombreux (27,4%) que les cadres et professions intellectuelles supérieures (6,4%) à déclarer être exposés" à la fumée du tabac.   

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