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Le vrai du fake. John Lemon fabriqué en Pologne et Banksy arrêté en Palestine

Vrai ou fake ? Marie Colmant et Antoine Krempf passent au crible deux infos repérées sur le web et les réseaux sociaux.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
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Une boisson appelée John Lemon fabriquée en Pologne ne plait pas à la veuve du chanteur, John Lennon et provoque un procès (illustration)  (MAXPPP)

Le vrai : le torchon brûle entre des brasseurs polonais et Yoko Ono 

Au cœur de ce drame, se trouve une boisson. Plus précisément, c'est un soda décliné en une dizaine de parfums, fabriqué par des brasseurs polonais et qui ont réussi et c’est important pour notre histoire, à distribuer le produit dans treize pays européens. Ce n'est pas mal pour une petite start-up polonaise qui a démarré il y a sept ans avec les moyens du bord. Leur soda est vegan, sans gluten, sans colorants, sans conservateurs. Ce soda a même un nom, il s’appelle le "John Lemon". On appréciera ici l’humour des brasseurs polonais. Ou pas, ce qui est le cas de Yoko Ono, qui, elle n’a pas trouvé cela marrant du tout. Rappelons ici que la veuve de John Lennon veille férocement à tout ce qui touche à l’image de son ex-Beatles. On la comprend mieux quand on fait le compte de tout ce qu’elle a empoché et qu’elle continue d’empocher en vendant des souvenirs y compris au propre fils de John Lennon, issu d’un premier mariage.

Après la boisson, la pub...  

Les Polonais, pas gênés une seconde, n’ont pas hésité à rajouter les célèbres lunettes dans une pub, à utiliser la chanson Let it be dans une autre, voire même carrément à utiliser l’image du chanteur d’Imagine sur des affiches, faisant mine de se délecter d’une bonne rasade de John Lemon. C’est là que Yoko Ono a vu rouge, dégainé un bataillon d’avocats pour exiger l’interdiction pure et simple du breuvage. Dans un premier temps, les brasseurs polonais se sont défendus. D’abord, ils ont joué les pauvresses en invoquant les débuts difficiles d’une  petite start-up montée par des jeunes qui en veulent. Là où ils sont moins convaincants, c’est quand ils affirment ne pas du tout avoir cherché à utiliser l’image de John Lennon pour vendre leur soda. Et que personne n’a bronché quand ils ont déposé la marque "John Lemon".

Le nom qui fait mousser devrait finalement changer

Finalement, un accord a été trouvé mardi dernier. Les brasseurs polonais s’engagent à changer le nom de leur marque, ils pensent à One Lemon. Et ils prévoient de cesser la vente du "John Lemon" d’ici à fin octobre. Passé ce délai, Yoko Ono exigera 5 000 euros par jour et 500 euros par bouteille vendue. Pour ce qui d’estimer le préjudice global, l’atteinte à l’image du chanteur, elle s’en remet à la Cour pour en fixer le montant.

Le fake : la véritable identité de Banksy

Banksy, célèbre dans le monde du street art, est connu pour ses dessins ou ses fresques murales un peu partout dans le monde, qui mêlent humour et poésie dans ses œuvres. On les a vues notamment à Calais pour un soutien aux migrants.
Banksy, c'est aussi un mystère. On ne sait jamais où ses dessins vont apparaître et surtout, on ne sait pas qui se cache derrière le pseudo. 

Le mystère levé ? 

Une vidéo qui vient de sortir prétend lever le voile. Elle est présentée comme une édition spéciale d'une chaîne de télé américaine. Cette vidéo accompagne un article publié sur le site newsexaminer.net. On nous explique que Banksy a été arrêté en Palestine début septembre et que l'Autorité palestinienne a dévoilé son véritable nom : "Paul-William Horner". On nous montre aussi son visage. L'article qui présente la vidéo a été partagé plus de 100 000 fois sur Facebook. Des milliers de personnes ont même dénoncé l'arrestation sur Twitter avec le mot clé #freebanksy, pour demander la libération de Banksy.

C'est faux ! 

C'est assez simple de le savoir puisque deux fresques de l'artiste sont apparues sur les murs de Londres dimanche dernier. Par ailleurs, les images sur la vidéo censées nous montrer l'arrestation de Banksy proviennent de la couverture d'un procès pour viol en Israel l'an dernier. Et contrairement à ce qui est écrit dans l'article, la BBC n'a jamais confirmé l'arrestation. Donald Trump n'a pas réagi sur Twitter. Bref, c'est vraiment n'importe quoi...

Paul-William Horner a-t-il été inventé ? 

Non et c'est là que l'histoire devient intéressante. Paul Horner, c'est en fait le créateur du site newsexaminer.net, qui a donc lancé la fausse information. Paul Horner un Américain de 38 ans qui passe l'essentiel de sa vie a publié de fausses infos sur internet grâce à des canluars publié sur la dizaine de site parodiques qu'il a lancée. 

Derrière la parodie, l'argent

Une équipe de France 2 est allée rencontrer ce Paul Horner chez lui à Phoenix au printemps dernier. Les journalistes expliquent que l'Américain se rémunère avec la publicité sur ses sites. Plus il a de visiteurs et plus il a de partages sur Facebook, plus il a d'argent. Tout cela lui rapporte entre 5 000 et 10 000 dollars par mois...

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