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Le vrai du faux. Est-ce que la natalité en France a baissé à cause d'une politique familiale moins favorable ?

Le sénateur Les Républicains Bruno Retailleau alerte sur le nombre de naissances en forte baisse. Cela pèsera selon lui à terme sur les retraites.
Article rédigé par Thomas Pontillon
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 70 min
Bruno Retailleau sur LCI, mercredi 1er février. (CAPTURE D'ECRAN)

Selon Bruno Retailleau, chef de file des sénateurs Les Républicains, la France connaît un problème démographie avec sa natalité en berne. Il faut faire plus d'enfants pour financer les futures retraites et selon lui, la France n'en prend pas le chemin : "Aujourd'hui, on est en dé-natalité, dit-il sur LCI, mercredi 1er février. Il y a déjà eu en dix ans 100 000 naissances de moins, or le régime par répartition est un régime où la démographie est clef. Je propose de relancer une grande politique familiale après avoir été détruite par Hollande et Macron"

Une baisse importante de la natalité 

On va d'abord se pencher sur les chiffres. Bruno Retailleau a raison, on est passé de 821 000 naissances il y a dix ans à 723 000 l'an dernier, d'après les chiffres de l'Insee. Cela fait presque 100 000 naissances de moins. En 2022, on a même connu le plus faible nombre de naissances sur un an depuis 1946.

D'après d'une étude de l'Institut national d’études démographiques (Ined), cette baisse durable des naissances depuis une dizaine d'années pèsera à long terme, d'ici 20 ou 25 ans, sur le système des retraites par répartition puisqu'il y aura moins de cotisants. 

Le poids de la politique familiale à relativiser 

Est-ce que cette baisse de la natalité est liée à la politique familiale ? Ce n'est pas si évident. Plusieurs études se sont intéressées au lien entre la fécondité et la politique familiale et d'après elles, les aides financières jouent bien un rôle, mais relativement modeste. Les études pointent aussi la difficulté d'évaluer précisément les politiques d'aide à la natalité parce qu'il ne s'agit pas uniquement de mesures fiscales ou financières, mais d'une politique plus large. Par exemple la possibilité d'être à temps partiel, d'avoir une place en crèche ou encore un congé au moment de la naissance... Et tout cela, selon les chercheurs, c'est très difficile à évaluer. 

Par ailleurs, la baisse de la natalité peut s'expliquer autrement, par une raison démographique. Le nombre de femmes en âge de procréer, c'est-à-dire entre 20 et 40 ans, a nettement baissé depuis une trentaine d'année, quasiment -10%. C'est ce qui explique en grande partie, d'après l'Insee, la baisse de la fécondité dans notre pays. Cependant, la France reste quand même le pays d’Europe ou le taux de fécondité est le plus élevé avec un peu moins de deux enfants par femme. 

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