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Le vrai du faux. Est-il vrai que seules "0,03%" des interventions des forces de l'ordre sont signalées à l'IGPN ?

Jodran Bardella affirme que les interventions des forces de l'ordre donnent lieu à 0,03% de signalements auprès de l'IGPN. La cellule "Vrai du faux" a vérifié ce chiffre.

Article rédigé par franceinfo
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La mission de l'IGPN est de contrôler l'action des policiers. (AURELIEN MORISSARD / MAXPPP)

En plein débat sur les violences policières, le président du Rassemblement National Jordan Bardella a affirmé ce dimanche sur BFMTV que "le taux de signalement à l'IGPN, c'est 0,03% sur la totalité des interventions qui sont réalisées par la police nationale et la gendarmerie dans notre pays". Si les gendarmes ne dépendent pas de l'IGPN "la police des polices", mais de l'IGGN, les ordres de grandeurs sont justes. 

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Plus de 4 300 signalements recevables à l'IGPN 

En 2021, il y a eu 6 000 signalements de particuliers sur la plateforme en ligne de l'IGPN, d'après le rapport 2021. Ce sont soit des usagers qui se plaignent de la police, soit des témoins d'un éventuel dérapage qui postent des vidéos par exemple. Et la police nationale a effectué a 10 millions d'interventions rien qu'avec les appels au 17. Si on fait le ratio, c'est au maximum 0,04% des interventions qui donnent lieu à un signalement.

Pour les gendarmes, c'est la même tendance : 0,04% des actes font l'objet d'une alerte. Les gendarmes effectuent 2 millions d'interventions par an. Et en 2021, il y a eu 987 signalements jugés recevables à l'Inspection Générale de la Gendarmerie Nationale. C'est un chiffre en hausse par rapport aux années précédentes.

Les usagers se plaignent de l'usage excessif de la force de la part de la police

Mais les signalements ne concernent pas que les interventions. Coté gendarmes, ça concerne surtout la façon dont sont menées les procédures, mais aussi le mauvais accueil du public et le refus de la prise de plainte.

Coté police, c'est un peu différent. D'après le dernier rapport de l'IGPN, il y a trois choses qui posent problème principalement. D'abord l’usage excessif de la force et de la contrainte, puis le manque de respect et la non-prise en compte du statut de victime. À noter que parmi les 4 000 signalements, près d'un tiers a donné lieu à une enquête administrative en 2021. Les autres alertes ont été transmises aux directions pour des contrôles internes.

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