Le vrai du faux. Le Texas a-t-il vraiment installé une barrière flottante munie de scies circulaires pour empêcher les migrants mexicains de franchir un fleuve ?
Ces derniers jours, une vidéo circule sur Twitter, dans laquelle on voit de grandes bouées oranges, comme d'énormes ballons, attachées les unes aux autres pour former une barrière flottante et entre chacune de ces bouées, se trouve une lame métallique circulaire.
Les internautes américains parlent de "circular saws" (scies circulaires), et expliquent que le dispositif a été installé sur le fleuve Rio Grande par le gouverneur du Texas, Greg Abbott, pour blesser les migrants qui tenteraient de passer.
Cette affirmation est vraie. Il ne s'agit toutefois pas de véritables scies circulaires puisqu'il faudrait un moteur pour les alimenter, mais de lames en forme de disque et taillées en dents de scie : des sortes de fils barbelés flottants. Cette vidéo que partagent les internautes a été publiée sur Twitter par une parlementaire américaine : la démocrate Sylvia Garcia, élue du Texas. En début de semaine, elle s'est rendue à la frontière avec le Mexique pour documenter les nouvelles mesures anti-immigration prises par le gouverneur républicain Greg Abbott.
Une vaste opération de lutte contre l'immigration illégale menée par le Texas
Cette barrière flottante a été installée le mois dernier non loin d'Eagle Pass, une ville du Texas située sur la rive gauche du fleuve Rio Grande, qui sert de frontière entre le Mexique et les Etats-Unis. L'installation de cette barrière s'inscrit dans une vaste opération de lutte contre l'immigration illégale lancée en mars 2021 et baptisée "Lone star" (étoile solitaire, le surnom de l'Etat du Texas). Dans un communiqué publié la semaine dernière sur son site internet, le Texas se félicite d'avoir interpellé en deux ans plus de 400 000 migrants illégaux dans le cadre de cette opération.
Depuis l'installation de cette nouvelle barrière flottante, deux corps ont été retrouvés à proximité, dont celui d'un jeune homme de 20 ans, originaire du Honduras, identifié par sa mère. Mi-juillet, le ministère américain de la Justice a porté plainte au civil contre l'Etat du Texas, pour tenter de le forcer à retirer cette barrière. Mais le gouverneur Greg Abbott n'a pas plié. Dans une lettre envoyée au président américain Joe Biden et publiée sur Twitter, il dit vouloir protéger les "intérêts souverains" du Texas et donne rendez-vous au président devant le tribunal.
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