Le vrai du faux. Les Uruguayens doivent-ils consommer de l'eau salée à cause de la sécheresse ?
La sécheresse et ses conséquences parfois dramatiques. Voilà ce sur quoi a voulu alerter la députée écologiste Sandra Regol, en affirmant vendredi 18 août sur RMC : "Aujourd'hui, on a des pays comme l'Uruguay où l'accès à l'eau est impossible pour la population et donc les gouvernements envoient de l'eau salée pour qu'il y ait un minimum d'eau pour se laver, pour un minimum vital". Une affirmation exacte, à ceci près que la situation s'est récemment améliorée.
Fin avril, avec la sécheresse, le réservoir d'eau potable de la capitale d'Uruguay, Montevideo, s'est retrouvé quasiment à sec. Les autorités ont donc puisé dans un fleuve, le Rio de la Plata, à l'endroit où il se jette dans l'océan Atlantique. Son eau est donc légèrement salée.
Des taux de chlorure et de sodium qui explosent
Résultat : pendant plusieurs mois, la moitié de la population uruguayenne a eu le droit à une eau courante pas du tout dans les normes, avec deux fois plus de sodium et trois fois plus de chlorure que le maximum autorisé. Sans compter un fort goût de sel et de javel. Depuis mi-juillet, les taux sont à nouveau dans les normes, grâce à la pluie qui est enfin tombée en Uruguay. Mais on ne sait pas pour combien de temps. En tout cas les précautions d'usage sont toujours de rigueur. L'eau du robinet est fortement déconseillée pour les personnes souffrant d'insuffisance rénale ou cardiaques et les femmes enceintes.
Et même si le gouvernement uruguayen affirme depuis le début de la crise qu'elle est potable, une bonne partie de la population est passé aux bouteilles d'eau minérale, qui sont chères. Pour amortir le coût, les autorités ont supprimé la TVA. Autres conséquences : beaucoup de chauffe-eau et de lave-linge sont tombés en panne, car les canalisations supportent mal le sodium.
La sécheresse et une gestion de l'eau en question
Il y a plusieurs explications à cette crise de l'eau en Uruguay. D'abord, le pays connaît l'une des pires sécheresses de son histoire. L'épisode, considéré comme le plus sévère en plus de 70 ans, dure depuis plus de trois ans. Il faut ajouter à cela une mauvaise gestion de la ressource avec, par exemple, la moitié de l'eau qui se perd avant d'arriver dans les foyers à cause des fuites. L'ONU a aussi dénoncé "la surexploitation de l'eau", captée par certaines industries au détriment de la population.
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