Les permanences des députés du Nouveau Front populaire et du RN particulièrement visées par les agriculteurs après le vote de la motion de censure
Les photos ont commencé à envahir la presse locale : des tas de fumier, de pneus, des murs de parpaings qui bloquent l'accès à des permanences de députés. La présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a dénoncé ces dégradations, mercredi 11 décembre, dans un communiqué.
"La détresse et les inquiétudes, aussi légitimes qu'elles soient, ne sauraient s'exprimer par l'intimidation à l'endroit de représentants démocratiquement élus", affirme-t-elle. Yaël Braun-Pivet a aussi donné une estimation du nombre de permanences dégradées, "plus d'une trentaine", selon elle. Le Vrai ou Faux a obtenu des informations sur ces dégradations, auprès du ministère de l'Intérieur.
La colère des agriculteurs
Le ministère de l'Intérieur a recensé précisément les actions des agriculteurs, menés par les FDSEA et le syndicat des Jeunes agriculteurs, entre jeudi 5 et lundi 9 décembre, soit dans les jours qui ont suivi le vote par l'Assemblée nationale de la motion de censure qui a fait tomber le gouvernement de Michel Barnier et qui a, par le même coup, aux yeux des syndicats agricoles, enterré les promesses engagées par ce gouvernement pour répondre à la crise dans le secteur.
Selon son décompte, que franceinfo a pu consulter, 36 permanences de députés ont été prises pour cible par des agriculteurs en seulement cinq jours. Les deux partis les plus visés, à égalité, sont le Rassemblement national et le Parti socialiste avec dix permanences dégradées chacun.
Devant les locaux du RN, les agriculteurs ont le plus souvent déversé du fumier ou du lisier, comme devant les permanences du député Roger Chudeau dans le Loir-et-Cher et de Florence Goulet dans la Meuse. Les permanences des socialistes ont aussi été ciblées par des déversements, mais elles ont davantage été murées, comme celles de François Hollande en Corrèze et de Boris Vallaud, le patron des députés PS, dans les Landes.
Après ces deux partis, les députés les plus ciblés ont été les élus écologistes et insoumis, avec six permanences attaquées pour chacun de ces partis.
Le NFP première cible des agriculteurs
Si on dépasse les partis et si on regarde les groupes politiques, alors le Nouveau Front populaire est clairement la cible privilégiée des agriculteurs. Quasiment deux tiers de leurs actions ont visé des permanences du NFP, soit 22 permanences, selon les données du ministère de l'Intérieur.
Par ailleurs, quelques permanences de députés favorables au gouvernement Barnier ont été visées, mais c'est vraiment à la marge. Les permanences du député Renaissance Christophe Marion et de Marc Fesneau, élu MoDem dans le Loir-et-Cher, ont été recouvertes de bâches. Ce qui reste sans commune mesure avec les actions menées contre le NFP et le RN.
Note : article corrigé le 12 décembre à 14h30. Il s'agit de la permanence de Marc Fesneau et non de Richard Ramos.
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