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L’OMS veut-elle vraiment interdire l'alcool aux femmes en âge de procréer ?

De nombreux messages et articles affirment que l’Organisation mondiale de la santé souhaiterait interdire la consommation d'alcool pour les femmes en âge de procréer. C'est faux. 

Article rédigé par franceinfo - Nina Droff
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Un groupe d'amis, dont plusieurs femmes, partage un apéritif (illustration) (SIGRID OLSSON / MAXPPP)

C'est un message massivement relayé et relayé sur les réseaux sociaux et dans plusieurs médias ces derniers jours : l'Organisation mondiale de la santé (OMS) envisagerait d'interdire l'alcool pour les femmes en âge de procréer.

Dans un article du tabloïd britannique Daily MailMatt Lambert, le chef exécutif du groupe Portman, une union commerciale des producteurs d’alcool, a même réagi en qualifiant l'OMS de "sexiste et paternaliste". Sauf que l'OMS n'a jamais annoncé d'interdiction sur la consommation d'alcool pour les femmes en âge de procréer.

Que dit vraiment l'Organisation mondiale de la santé ?

Cette déclaration provient de la première version d’un plan de l’OMS sur "la stratégie mondiale visant à réduire l’usage nocif de l'alcool", publié en juin 2021. "Une attention appropriée doit être accordée à la prévention de l'initiation à la consommation d'alcool chez les enfants et les adolescents, et la prévention de la consommation d'alcool chez les femmes enceintes et les femmes en âge de procréer", peut-on lire parmi les recommandations de ce plan. 

La formulation peut prêter à confusion. Si bien que l’organisation a dû clarifier sa position dans un communiqué : ce rapport est encore un brouillon et il "ne recommande pas l’abstinence pour toutes les femmes qui ont l’âge d’avoir un enfant. Il cherche cependant à sensibiliser aux graves conséquences de la consommation d’alcool lors d’une grossesse, même si l’on ne sait pas encore qu’on est enceinte."

Ce rapport ne suggère donc pas d’interdire la consommation pour les femmes de 18 à 50 ans, mais recommande d’accentuer la sensibilisation aux risques de l’alcool pour ce public précis. Le rapport insiste en effet sur les risques liés à la consommation d’alcool pour le développement du fœtus. "Une des conséquences les plus dramatiques de la consommation d’alcool est l’exposition prénatale à l’alcool et le développement de syndrome d’alcoolisme foetal." 

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