Lutte contre le réchauffement climatique : des moyens de transport sont-ils gratuits en Allemagne et en Espagne ?
Sur franceinfo, la secrétaire nationale adjointe d'Europe Ecologie-Les Verts, Sandra Regol, a invité à suivre les exemples allemand et espagnol en rendant les transports gratuits. Mais le sont-ils vraiment dans ces deux pays ?
Invitée de franceinfo lundi 8 août, la députée du Bas-Rhin et secrétaire nationale adjointe d'Europe Ecologie-Les Verts, Sandra Regol, a donné des exemples de ce qu'on pourrait faire pour lutter contre le réchauffement climatique. Elle a notamment invité à "faire ce que font nos voisins allemands et espagnols, c'est-à-dire offrir des moyens de transport gratuits ou quasi pour ne pas être dépendants de la voiture".
Des mesures prises pour favoriser le pouvoir d'achat, de manière limitée dans le temps
S'il est vrai que des mesures ont dans ces deux pays été prises en ce sens, il faut préciser qu'elles sont limitées dans le temps. En Espagne, la mesure débutera le 1er septembre pour quatre mois, jusqu'à la fin de l'année. Les trajets en train ne seront pas tout à fait gratuits pour tous. Cela s'appliquera aux titulaires d'abonnements qui prévoient une série de voyages réguliers sur les "cercanias", les trains de banlieue et les trains moyenne distance. Les trajets longue distance seront exclus. Il faudra déposer une caution de 10 euros et avoir effectué au moins 16 voyages pour en obtenir automatiquement le remboursement, ainsi que l'explique la compagnie espanole Renfe.
En Allemagne, la mesure est en cours d'expérimentation depuis début juin et jusqu'à fin août. Moyennant un ticket mensuel à neuf euros, il est possible d'accéder à d'accéder à tous les transports locaux et régionaux. La mesure vise à alléger la facture des particuliers touchés par les hausses de prix du carburant. Les Verts allemands espéraient aussi que cela conduirait à laisser la voiture au garage.
En Allemagne, l'expérience est en cours d'évaluation
Les trains ont, en Allemagne, été pris d'assaut en juin, mois durant lequel 21 millions de billets ont été vendus, en plus des dix millions de billets déjà vendus par abonnement sur les lignes locales et régionales.
On manque encore de recul pour savoir à quel point cela a eu un impact sur le fait de laisser durablement la voiture au garage car, période de test oblige, la mesure semble avoir été utilisée plus sur des temps de loisirs que de travail. Cela dit, le spécialiste des données de trafic Tomtom a noté une baisse du niveau d'embouteillages dans 23 des 26 villes allemandes étudiées en juin par rapport à mai.
Cette expérimentation donne en tout cas lieu à de riches débats en Allemagne. Si le ministre des Finances, Christian Lindner, n'est pas pour une prolongation, car elle représenterait selon lui un coût trop important, plusieurs propositions ont vu le jour, au niveau national comme au niveau de certains Länders, pour que d'autres mesures prennent le relais des billets à neuf euros.
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