Notre-Dame de Paris : ces fausses informations qui continuent de circuler après la réouverture de la cathédrale

Les vitraux, le carrelage, le mobilier, les peintures... Sur les réseaux sociaux, la reconstruction de la cathédrale donne lieu à une série de fake news et de théories du complot affirmant que l'édifice religieux a été déchristianisé.
Article rédigé par Valentine Joubin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Un homme prend en photo la cathédrale Notre-Dame après sa réouverture, à Paris, le 8 décembre 2024. (DIMITAR DILKOFF / AFP)

Cinq ans après l'incendie qui l'avait gravement endommagée, la cathédrale Notre-Dame de Paris a retrouvé son prestige samedi 7 décembre, lors d'une réouverture historique et festive. Après cinq années d'attente et de spéculation, le grand public a pu découvrir le résultat d'un extraordinaire travail de rénovation.

Et pourtant de fausses informations concernant le chantier continuent de circuler sur les réseaux sociaux. Voici quelques exemples.

De faux vitraux avec le visage d'Emmanuel Macron...

Parmi ces contenus mensongers, il y a des images de vitraux où apparait le visage d'Emmanuel Macron. Partagées des centaines de milliers de fois sur X ou Facebook, elles montrent le chef de l'Etat en costume, la tête entourée d'une auréole, tel un saint. "Emmanuel Macron souhaite apparaître dans les nouveaux vitraux contemporains de la cathédrale Notre-Dame de Paris", peut-on lire dans un message accompagnant l'une de ces publications. Le compte en question s'affiche clairement comme parodique mais les internautes qui partagent ou commentent cette image n'en ont visiblement pas tous conscience.

D'autres images de vitraux profanes très partagés sur les réseaux mettent en scène un couple d'hommes qui s'embrasse, parfois accompagnées de commentaires homophobes.

Mais aucune de ces figures profanes ne figurent sur les vitraux de la cathédrale Notre Dame.

De vrais vitraux contemporains attendus

Pourquoi ces fausses images continuent-elles de circuler alors que le monde entier a pu voir ce week-end quels choix esthétiques ont été faits pour reconstruire l'édifice religieux ? Parce que le chantier n'est pas complètement terminé : six vitraux contemporains seront effectivement livrés à l'horizon 2026. Ils devraient intégrer certaines chapelles côté Seine, tel que le souhaite Emmanuel Macron. Le chef de l'Etat a décidé de profiter du chantier de rénovation pour remplacer certains vitraux réalisés au XIXe siècle par l'architecte Viollet-Le-Duc. Ils n'avaient pas été endommagés par l'incendie mais étaient très encrassés.

Ce ne sont pas les donateurs mais l'Etat qui va financer la réalisation de ces vitraux contemporains. Un concours a été lancé en mars dernier et huit finalistes annoncés au début du mois de novembre. Le nom de la lauréate ou du lauréat devait être dévoilé lors la réouverture de Notre Dame mais se fait toujours attendre. Aucune information non plus sur ce à quoi pourraient ressembler ces vitraux. Une attente qui nourrit la fabrique à fausses informations.

Un damier soi-disant "franc-maçon"

Après les murs, c'est le sol de la cathédrale qui inspire certains internautes au vocabulaire complotiste. Selon eux, le carrelage en damier noir et blanc est une référence à la franc-maçonnerie. Et la preuve que le Grand Orient de France a investi l'édifice religieux.

D'autres publications, très commentées, s'arrêtent sur des détails décoratifs de la cathédrale pour affirmer que des symboles paiens ont été ajoutés : des étoiles autour de la peinture d'une vierge à l'enfant, un oeil d'horus dans le réceptacle de la Couronne d'épines... Autant d'éléments, de symboles, présentés par ces internautes comme la manifestation d'une soi-disant "déchristianisation" de Notre-Dame de Paris.

Sauf que, pour le damier, comme pour les peintures ou mobilier, les artisans ont reproduit à l'identique ce qui avait été endommagé. Les photos prises avant l'incendie en attestent.

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