Pierre Gattaz dit-il vrai sur les formations professionnelles en Suisse et Allemagne ?
Faux
Les chiffres cités par Pierre Gattaz sont exagérés pour l'Allemagne et un peu moins pour la Suisse.
Suisse
En Suisse, le baccalauréat s'appelle la maturité fédérale. C'est elle qui permet de poursuivre des études supérieures, à l’Université ou ailleurs. En 2012, 35% de la classe d'âge concernée en Suisse a eu sa maturité fédérale. Et de l'autre coté, les filières professionnelles ont rassemblé 65% des élèves et non 80%.
Difficiles comparaisons
Les comparaisons entre pays sont délicates. L'OCDE incite à la prudence sur la notion de baccalauréat. En fait, il vaut mieux parler de niveau d'étude secondaire (en France, le Bac, le BEP, le CAP). Sur les jeunes présents dans le secondaire, il faut ensuite cerner le pourcentage de ceux qui sont en filières généraliste et celui des jeunes en filière "pro".
Allemagne et France en chiffres
Eric Charbonnier, expert éducation à l'OCDE, affirme qu’en Allemagne 50% des jeunes sont dans une filière générale, 50% dans une filière professionnelle. Il ajoute que cette répartition est comparable à celle de la France. Car en France, à côté des BEP et des CAP, il aussi du "pro" dans le bac. Eric Charbonnier explique qu’il y a "dans le baccalauréat 50% des élèves qui sont dans des filières générales, 25% dans des filières technologiques et 25% dans des filières professionnelles. Donc on voit bien que si on parle du mot baccalauréat en France, il y a aussi des filières techniques et professionnelles ".
Filière "pro" mieux valorisée en Allemagne et en Suisse
Au delà des chiffres, la filière professionnelle souffre en France de débouchés limités par rapport à ses voisins.
Eric Charbonnier rappelle que "la valorisation de la formation professionnelle est beaucoup plus forte en Allemagne. Quand on sort avec un diplôme professionnel en Allemagne, on arrive à s'intégrer beaucoup plus facilement sur le marché du travail et à trouver des qualifications avec des rémunérations beaucoup plus fortes. C'est peut être ça qui créé la confusion ".
Il ajoute "qu'il y a un problème de valorisation de la formation professionnelle en France. On voit bien que le système français est très élitiste ".
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