Vrai ou faux
L'Europe coûte-t-elle vraiment plus cher à la France qu'elle ne lui rapporte ?

À six mois des élections européennes, le vrai ou faux passe au crible les croyances plus ou moins fondées autour de l'Union européenne. La Cellule Vrai ou Faux se penche notamment sur cette accusation récurrente : l'Europe coûte-t-elle vraiment plus cher à la France qu'elle ne lui rapporte ?
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchezprésente les résultats de la présidence espagnole du Conseil de l'Union européenne au Parlement européen à Strasbourg, le 13 décembre 2023. (FREDERICK FLORIN / AFP)

L'Europe nous coûte trop cher. C'est une accusation récurrente, relayée notamment par des élus du Rassemblement national. Un chiffre ressort d'ailleurs régulièrement depuis plusieurs années : l'Europe nous coûterait autour de 10 milliards d'euros par an.

Dix milliards : c'est faux.

Si on épluche les jaunes budgétaires, c’est-à-dire l'effort financier de l'Etat dans chaque domaine, la France a prévu de dépenser 24,5 milliards d'euros en 2023 au titre de sa contribution au budget de l'UE. Auparavant, l'enveloppe française tournait autour de 20 milliards par an, ce qui fait globalement de la France le deuxième ou troisième plus gros contributeur de l'UE en fonction des années. Sauf que l'on ne fait pas que donner de l'argent. On en reçoit également. Prenons la dernière année connue, 2020. Cette année-là, la France a touché 15,8 milliards d'euros de la part de l'Union européenne alors qu'elle en a dépensé 21. L'Europe ne nous coûte donc pas 10 milliards d'euros par an, mais plutôt autour de 5 à 6 milliards en fonction des années, soit près de deux fois moins que ce qu'avancent les élus RN. En 2020, la France a même été le deuxième plus gros bénéficiaire de l'argent européen derrière la Pologne, notamment parce que notre pays reçoit énormément d'argent via la PAC, la politique européenne d'aides agricoles.

Un calcul qui a ses limites

Sur le papier, la France donne donc effectivement plus d'argent qu'elle n'en reçoit. C'est ce qu'on appelle un contributeur net au budget de l'UE. Toutefois, ce calcul ne prend pas en compte les bénéfices de l'appartenance à l'union européenne. La Commission rappelle que l'appartenance à l'UE permet notamment aux entreprises françaises d'accéder aux marchés nationaux de tous les pays de l'UE, soit près de 400 millions de consommateurs.

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