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FranceKbek, les vannes en rafale ne font pas mouche

Le rire relève de l'art ou de la magie, ou des deux. FranceKbek est une nouvelle tentative d'OCS sur le terrain de la création originale comique. Les incursions précédentes n'avaient guère été probantes, celle-ci ne l'est pas davantage. Les Français sont plus doués pour les shortcoms que pour les sitcoms.
Article rédigé par franceinfo
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Franceinfo (Franceinfo)

OCS avait proposé en début d'année une prometteuse comédie en forme de road trip intitulée In America qui donnait quelques espoirs sur le format des 26 minutes en France. L'initiative a fait long feu et l'on voit revenir en force l'humour gras, la déconne potache, la vanne balancée à la Kalachnikov. FranceKbek , récompensée lors du festival Séries Mania par le prix du rôle féminin pour Marie-Eve Perron, réunit à peu près tout ce que l'on peut attendre et tout ce que l'on a déjà vu par le passé dans ce domaine.

La série raconte les déboires d'Audrey (Perron), une Québecoise qui bosse dans une boîte dont le patron (Simon Astier) ne supporte pas les Québecois. Elle est donc contrainte de se faire passer pour une Bretonne jusqu'à ce que sa meilleure amie débarque de l'autre côté de l'Atlantique et vienne lui compliquer la vie.

Le critère de la quantité

FranceKbek fait très fortement penser à WorkingGirls que propose Canal+ depuis trois saisons. Le principe de départ est d'oser, de tout oser. Sans retenue et sans limite. Ce qu'on présente comme de l'audace doit servir d'excuse aux pires faiblesses, voire à un certain manque de travail. On repousse les limites et les frontières et surtout on ne compte pas à la dépense.

Le nombre et la quantitié sont les critères de sélection. FranceKbek a pour elle de ne pas être avare de ses efforts. Mais comme souvent dans ce cas, il faut dix vannes pour en récupérer une en mesure de vous faire sourire. Le reste du temps, on a le sentiment que la série se fait rire elle-même.

Lumière crue et cruelle

En fait, cette nouvelle production est dans la droite ligne des précédentes (Lazy Company ou Zak ) et vient confirmer que la comédie n'est pas vraiment notre fort, que nous ne maîtrisons pas cette culture dans laquelle excellent les Britanniques et l'actuel maître du genre, Ricky Gervais, créateur de The Office .

Notre créneau est celui des shortcoms , ces petits instantatanés de la vie quoptidienne, ces saynettes de moins d'un minute qui croquent un instant de notre existence. Il y a eu Caméra Café , Un Gars Une Fille ou encore Scènes de Ménages . Ca, on sait faire, ça on maîtrise.

Alors, il ne s'agit sans doute pas de baisser les bras, de renoncer à explorer le format de la comédie, de mieux l'ancrer dans notre culture. Mais pour cela, un long et patient travail s'impose car ce genre est le plus délicat à maîtriser, celui qui laisse le moins de place à l'improvisation, celui qui fait apparaître le moindre défaut dans une lumière crue et cruelle.

 

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