Gotlib, un monstre sacré de la BD

Il était temps que la capitale honore l'un de ses poulbots.
Gotlib est parisien. C'est un enfant de la butte Montmartre, du 18e arrondissement, de la rue Ramey.

C'est là qu'un jour funeste de 1942, les gendarmes sont venus chercher son père. A l'époque, comme toute la famille, le jeune Marcel, huit ans, avait une étoile jaune cousue sur la poitrine. Il n'a jamais revu son papa. Et ne doit d'être arrivé jusqu'à nous qu'à sa mère toujours attentive à mettre ses enfants à l'abri, à un policier qui les a prévenu à temps avant une rafle, à des paysans qui cachaient les enfants juifs pour se faire de l'argent, et à sa bonne étoile dont il a fait une BD, une des rares qui ne soit pas drôle mais très émouvante et qui a pour titre Chanson aigre douce .

Gotlib, enfant juif, à qui le Musée d'art et d'histoire du Judaïsme rend hommage !
Gotlib est né Marcel Gottlieb. Désormais sa signature s'affiche comme un logo, car chez Gotlib, tout part du lettrage.

Chez Gotlib, le rire passe autant par l'idée que par le mouvement. C'est un dessin de l'excès, puisé dans le comique de la revue américaine MAD , auquel Gotlib a ajouté les jeux de langage très français.

Pour dessiner Gotlib, il faudrait encore parler de Brassens, des Beatles, d'Isaac Newton, de sa pomme, d'une coccinelle, de Superdupont et du God's club dans lequel Jéhovah, Jésus, Jupiter, Allah fument ensemble un joint en écoutant des chansons paillardes.

Les mondes de Gotlib , le catalogue de l'exposition est édité chez Dargaud, comme l'autobiographie du monsieur et le hors série spécial collector pour lequel Pilote et Fluide Glacial se sont associés.