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Mafiosa, la fin de l'histoire corse

Mafiosa, série sur les bandits corses, revient pour une cinquième et dernière saison. C'est la première fois, depuis que Canal+ s'est lancé dans la création originale il y a près de dix ans, qu'une fiction arrive ainsi à sa conclusion. Avec Pierre Leccia au scénario et à la caméra, cette aventure a trouvé une intensité dramatique croissante et a illustré un savoir-faire évident dans la production de fictions télévisées de qualité en France. Début de la fin le 14 avril pour huit épisodes.
Article rédigé par Bertrand Dicale
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
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C 'est plus qu'un au revoir, c'est un adieu. Mafiosa va tirer sa révérence après sept années d'aventures et cinq saisons qui ont marqué une lente maturation d'un concept délicat à manier à l'origine : l'histoire d'une femme qui devient chef d'un clan de bandits corses , l'héritière qui prend les rênes d'un pouvoir pour lequel elle n'était pas nécessairement faite, ni préparée.

La série a connu bien des changements au cours de ces années. Partie d'une idée originale développée par l'écrivain Hugues Pagan (saison 1), elle fut ensuite prolongée par le cinéaste Eric Rochant avant de finalement échoir à Pierre Leccia qui a signé le scénario et la réalisation des saisons 4 et 5.

Maturité

Ce lent passage vers un âge adulte, vers une maîtrise totale, montre à quel point le temps fait parfois beaucoup à l'affaire. Mafiosa aura finalement été l'histoire d'une série qui a cherché son identité avant de la trouver, exactement comme son héroïne principale , Sandra Paoli, dont l'actrice Hélène Fillières n'a véritablement investi le personnage que dans les deux derniers chapitres.

Une fois que la voix fut trouvée, une fois que la dramaturgie fut enfin installée solidement, Mafiosa a pris l'ampleur qu'elle portait en elle. Leccia lui a donné un tour très polar, moins cinématographique, se concentrant sur l'histoire, sur la structure, sur l'épaisseur des personnages et moins sur l'esthétique.

Héritière

Cette cinquième saison fait bigrement penser à une autre série qui a elle aussi rendu les armes après cinq chapitres, *Breaking Bad* . Il y a des clins d'oeil évidents** qui sont adressés à la fiction de Vince Gilligan. Par exemple, démarrer un épisode avec une scène sortie de son contexte et à laquelle on va parvenir dans la conclusion.

Par exemple, une intensité du dialogue, un besoin d'expliquer, mais aussi un goût pour le mensonge et la manipulation. Sandra Paoli fait tout ce qu'elle fait, non pour sauver sa peau, mais parce qu'elle aime ça , parce qu'elle est douée pour ça.

Sa nièce Carmen s'impose d'emblée comme son héritière dans cet ultime partie. Elle est une Sandra en devenir, comme Jesse Pinkman était - qu'il l'ait ou non voulu - l'héritier de Walter White. Mafiosa est une histoire de famille, un conflit qui ne peut jamais tout à fait se résoudre, une blessure qui ne peut jamais complètement se refermer.

Enfin, cette saison 5 est un adieu . Pouvoir préparer sa sortie constitue à la fois une grande chance et une grande responsabilité. On doit s'y préparer mais en étant ténaillé par la peur de la manquer. Les huit épisodes de ce chapitre de conclusion offrent un format parfait pour cet au revoir. La saison est dédiée à l'acteur Frédéric Graziani qui incarnait le personnage de Manu, homme de main de Sandra Paoli, décédé en mars 2013 à l'âge de 52 ans.

 

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